Algérie

Les familles des moines satisfaites mais prudentes



Les familles des moines satisfaites mais prudentes
A Paris, la justice et le défenseur des familles des moines de Tibhirine ne voulaient pas communiquer trop tôt sur l'autorisation par la justice algérienne de la venue du juge Marc Trévidic à Alger les 12 et 13 octobre.Le juge antiterroriste, chargé de l'enquête sur l'assassinat des sept moines de Tibhirine en 1996, avait obtenu le principe de l'exhumation des têtes des défunts religieux en novembre 2013, et l'expertise devait se dérouler au début de cette année, puis a été reportée. Pour continuer sur ce registre des déconvenues successives qui ont retardé ce déplacement, on se souvient de la visite, à Alger, du président François Hollande en novembre 2012. Il s'était chargé de demander aux autorités algériennes d'avancer sur ce dossier.Devant la lenteur par la suite, l'avocat Patrick Baudouin s'était même fendu d'une lettre ouverte au président de la République en juin 2013. C'est dire si dans les familles et au palais de justice à Paris, on préférait être circonspect en la matière et attendre quelques jours avant le départ pour la rendre publique. L'annonce à Alger par Tayeb Louh, ministre de la Justice, a changé l'ordre des choses. Pourtant, l'avocat des familles affiche sa satisfaction à cette nouvelle, considérée tout de même comme une avancée.«Cependant, nous sommes prudents, après les reports précédents. Et nous ne savons pas ce que va être autorisé à faire l'équipe du juge lors de ce déplacement qui, je le rappelle, avait été demandé pour que les têtes des moines soient exhumées afin que l'on puisse pratiquer l'autopsie qui n'a jamais été faite alors que c'est une règle normale et obligatoire en matière d'assassinat», nous confie-t-il. L'autre interrogation est de savoir si l'autopsie, si elle se réalise, le sera uniquement par des experts algériens. «Nous n'avons rien contre, nous n'y sommes pas opposés, mais le juge Trédivic avait demandé que des experts français soient associés.»Ce qui apparemment n'est pas le v?u des instances judiciaires algériennes, selon le récent communiqué du ministre. Maître Baudouin se dit malgré tout «confiant, dès lors que cette visite du juge entre dans le cadre des actes qui ont été demandés», en vertu de la justice internationale, puisque c'était la demande d'une commission rogatoire internationale, par le juge du Pôle antiterroriste de Paris, qui avait relancé l'enquête ouverte par le parquet de Paris après le dépôt d'une plainte par deux familles des moines et le Supérieur d'alors des trappistes, Armand Veilleux, en 2003.Depuis, nous apprend Me Baudouin, toutes les familles se tiennent informées de l'évolution du dossier sur l'assassinat des moines, en mai 1996, il y a 18 ans. «Les familles ne souhaitent pas autre chose que la justice française saisie puisse faire son travail sur les leurs, citoyens français. Elles font bloc, coopèrent, ne se découragent pas et attendent les résultats.» Elles ne désespèrent même pas que tant d'années se sont écoulées ainsi !




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