Algérie

Les familles des disparus reviennent à la charge



Venus de plusieurs wilayas, les manifestants ont tenu à célébrer à leur manière la Journée mondiale des droits de l'homme.Environ une trentaine de familles de disparus durant la décennie noire ont manifesté, hier matin, dans les allées Benboulaïd, près du jardin Bennacer, pour rappeler aux autorités que ce dossier ne sera clos qu'après avoir dévoilé toute la vérité sur «la disparition forcée de leurs enfants».
Sous l'égide de la Coordination nationale des familles des disparus (CNFD), parents, proches et amis de disparus issus d'Alger, Jijel, Sétif, Constantine et d'autres wilayas ont décidé de tenir ce mouvement de protestation au centre-ville de Constantine pour célébrer «à leur manière» la Journée mondiale des droits de l'homme et exprimer leur colère face au silence des autorités durant toutes ces années. Brandissant des banderoles et des photos des disparus, ils scandaient : «Nous n'arrêterons pas, nous n'abandonnons pas l'affaire jusqu'à l'apparition des disparus, nous voulons connaître la vérité sur nos disparus morts ou vivants.»
«Bouteflika, où sont les droits de l'homme '» et «Pas de concorde, ni paix ni repos au pouvoir algérien». Selon Wassila Benlatrèche, chargée de communication de la CNFD, ce dossier ne sera jamais clos tant qu'il n'y a pas de vérité et de justice. «L'unique revendication des familles des disparus est claire, nette et précise. Elles réclament la vérité sur le sort des disparus.
C'est une question politique qui ne sera réglée que politiquement», a-t-elle déclaré. Et d'ajouter : «Nous avons écrit pendant des années aux autorités, puis on est passé au mécanisme onusien, où beaucoup de dossiers ont été déposés par l'ONG El Karama afin d'obtenir gain de cause pour pas mal de cas. Notons à titre d'exemple les cas des disparus Salah Saker, Brahim Aouabdia et les frères Karaouen. L'Algérie a été pénalisée et elle devrait répondre sur les faits de la disparition de ces cas.
Malheureusement le pouvoir ne l'a pas fait.» Notre interlocutrice a rappelé que 19 dossiers bien ficelés ont été déposés par l'ONG El Karama, dont l'implication flagrante des services sécuritaires était très claire. Mme Benlatrèche a évoqué également le nombre des disparus à l'échelle nationale qui est aux alentours de 20 000, dont 1000 cas recensés à Constantine. Les protestataires ont affirmé que la disparition ambiguë de leurs proches est le crime le plus cruel envers l'humanité qu'ait connu l'Algérie. Ils affirment ne pas baisser les bras, selon leurs dires, jusqu'à la concrétisation de leur revendication.


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