Algérie

Les familles des disparus empêchées de marcher vers la Présidence



Ils se sont heurtés, une nouvelle fois hier, au mur de l'interdiction des manifestations publiques dans la capitale imposé depuis plusieurs années. Quelques dizaines de mères et de parents de victimes des disparitions forcées durant les années 1990, ont tenté d'organiser une marche vers le siège de la présidence de la République. Rassemblés vers 10h30 sur un trottoir du boulevard Ahmed Bouguerra, non loin de la place Addis-Abeba, les protestataires n'ont entamé leur action que vers 11h15. Mais ils ont vite été rattrapés par quelques policiers qui les ont empêchés, sans violence cette fois-ci, d'atteindre le boulevard menant vers El Mouradia. Ils ont été stoppés au niveau du carrefour de la place Addis-Abeba avant d'être orientés vers le trottoir adjacent au siège de la CNCPPDH que dirige Farouk Ksentini. Un lieu qui leur est interdit depuis plusieurs mois déjà. En colère, les proches des disparus, brandissant des portraits de leurs enfants, se sont mis à  scander des slogans hostiles au pouvoir demandant la vérité et la justice. «Nous ne demandons pas l'impossible. Nous voulons juste la vérité et la justice. Que les autorités nous disent où sont enterrés nos enfants. Qu'ils les déterrent et fassent des tests ADN sur leurs os pour les identifier», lance Mme Fatima Yousse, responsable du collectif SOS Disparus. Cette mère se dit déterminée à  poursuivre la lutte pour connaître la vérité sur le sort réservé à  son fils disparu depuis 1993. «Nous n'allons pas nous taire. Nous lutterons jusqu'à ce que la lumière soit faite sur le sort de nos enfants», ajoute-t-elle.  Présent sur place pour apporter son soutien aux familles des disparus, Imad Boubekri, secrétaire général de la section d'Alger de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) dénonce «l'interdiction des marches et manifestations publiques dans la capitale, au moment où le discours officiel prône la démocratie et l'ouverture». Dans un communiqué rendu public à  l'occasion, le collectif SOS Disparus dénonce cette interdiction : «Comme tous les citoyens algériens, les familles de disparus ont eu la confirmation que la levée de l'état d'urgence n'a été que de l'encre sur du papier, publié au Journal officiel algérien. Une simple décision gouvernementale, sans aucune base légale, continue de régir le droit de marcher pacifiquement dans l'espace public pour exprimer des revendications démocratiques et légitimes.»


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