Algérie

Les failles



Des failles dans la gestion de la banque Khalifa sont signalées à la Banque d'Algérie dès 2000. Autre signe de l'immensité du système de corruption, le transfert de 20 millions d'euros vers l'étranger, alors que le commerce extérieur de Khalifa était bloqué par la Banque d'Algérie. Les journalistes qui sont invités à couvrir certains événements par le groupe Khalifa se voyaient offrir des enveloppes contenant 3 000 à 5 000 francs français. Au-delà de Rafik Khalifa, ce sont donc tous les intermédiaires, les directeurs d'agences bancaires, les responsables des organismes qui ont investi dans Khalifa et toutes les personnes ayant bénéficié d'avantages qui sont mises en cause. Pour autant, certaines parties dénoncent le fait que la justice a, d'elle-même, évité à certains responsables politiques de rendre des comptes, en les écartant de l'arrêt de renvoi. Lors du procès de 2007, Rafik Khalifa a été condamné, par contumace, à la prison à perpétuité. Il est emprisonné au Royaume-Uni, alors que l'Algérie a obtenu son extradition. Djamel Guellimi, directeur général de Khalifa TV, reconnu coupable d'association de malfaiteurs, a été condamné à 15 ans de prison et à une amende d'un million de dinars. Le caissier principal d'El Khalifa Bank et les responsables des agences ont écopé de 10 ans de prison. Des peines de 2 à 5 ans ont été prononcées à l'encontre des différents intermédiaires et responsables d'organismes publics ayant investi dans Khalifa. A l'époque, Mourad Medelci alors ministre des Finances, le patron de l'UGTA Sidi-Saïd et le chef du MSP Bouguerra Soltani avaient comparu comme témoins sans être inquiétés. Ils ne devraient pas l'être cette fois non plus. Seuls 75 des 104 accusés de la première instance sont à nouveau convoqués devant le juge Antar Menouar. Les sanctions peuvent valoir aux accusés un emprisonnement de 2 à 10 ans et d'une amende de 200 000 DA à 1 000 000 de dinars.


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