Algérie

Les facteurs de baisse se multiplient : Reprise incertaine des cours de pétrole



Difficile remontée hier pour le prix du baril qui a encaissé la pire chute depuis le 15 juin dernier en passant sous la barre des 40 dollars. Le baril de Brent et celui du West Texas Intermediate ont enregistré une chute vertigineuse la veille en perdant respectivement 6,3% et 7,6%.Hier, les cours ont repris quelques couleurs en se hissant tant bien que mal au-dessus de cette fameuse barre plus réconfortante de 40 dollars. Le baril de Brent en cotation à Londres pour livraison en novembre marque une légère hausse de 1,33% et s'est affiché hier à 40,31 dollars. A New York, le baril américain pour livraison en octobre a quant à lui gagné 1,74% pour se vendre à 37,4 dollars. Malgré cette reprise, des doutes pèsent sur une vigoureuse remontée des cours.
La baisse de la demande asiatique, le ralentissement de la consommation américaine et la baisse des prix de vente du pétrole saoudien sont autant de facteurs qui freinent une bonne remontée des prix. «La chute enregistrée a été provoquée par un ralentissement de la reprise de la demande et la possibilité d'une offre excédentaire... Le ralentissement des importations chinoises, qui avaient rebondi ces derniers mois, et la fin de la saison estivale aux Etats-Unis (baisse des déplacements donc moins de demande sur le carburant), ont fait office de déclencheur», note l'analyste Richard Hunter.
Pour Eugen Weinberg de Commerzbank, «les réserves mondiales de pétrole sont tellement pléthoriques à l'heure actuelle que le marché va avoir du mal à absorber le relâchement progressif de l'organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés». De même que la persistance de la pandémie Covid-19 a contribué à la baisse des cours. L'activité économique qui demeure suspendue à l'évolution de la situation sanitaire dans le monde plombe les perspectives d'une reprise franche et plus énergique. Le nombre de contaminations qui repart à la hausse après une période de recul, et la mise en place de nouvelles restrictions liées aux déplacements, ont eu un impact direct sur la consommation des dérivés de l'or noir.
Le marché boursier a lui aussi eu sa part d'impact sur les prix du pétrole. «La chute du pétrole est aussi à mettre sur le compte d'une aversion au risque générale, qui a également bousculé les marchés des actions», estime l'analyste Weinberg. En effet, l'indice Dow Jones Industrial Average a perdu mardi 2,25% à Wall Street, alors que le Nasdaq a chuté de 4,11%. La remontée timide enregistrée hier pour les cours de l'or noir n'est pas un indicateur de reprise pour le long terme. Meryl Lynch de Bank of America a déclaré à Bloomberg qu'il faudrait trois ans pour que la demande de pétrole se rétablisse complètement de l'épidémie, et ce, malgré l'existence d'un vaccin. D'autres analystes de la banque s'attendent pour la seconde moitié de l'année prochaine à une remontée jusqu'à 50 dollars en raison des anticipations d'une hausse de l'inflation et d'un affaiblissement du dollar.


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