Algérie

Les fables de la démocratisation à l'occidental



Les fables de la démocratisation à l'occidental
Les «printemps» arabes commencent à donner leurs fruits. Au-delà des massacres quotidiens en Syrie et en Libye, les nouveaux pouvoirs tunisien et égyptien montrent enfin leurs vrais visages. La majorité a parlé et les actes remplacent les discours flattant les égos des biens pensants occidentaux.La Tunisie enterre l'héritage bourguibien en faisant de la femme le complément d'objet de l'homme dans la famille comme les micro-ondes sont les compléments de la cuisinière. Adieu les rêves d'égalité entre humains. Adieu, la liberté de la presse et de l'information. Les Tunisiens se réveillent avec une Assemblée constituante plus préoccupée par des considérations moyenâgeuses que par un partage réel des pouvoirs, une démocratisation de la société et une plus grande justice sociale entre citoyens et territoires. Sidi Bouzid et d'autres régions se rebellent toujours contre un pouvoir qui n'a pas compris les raisons de la révolte et qui utilise bâtons et balles en caoutchouc pour réprimer ses concitoyens.L'Egypte ne fait pas mieux. Le président Morsi vient, à la faveur d'un seul décret, de concentrer entre ses mains les pouvoirs exécutif et législatif. Pas d'Assemblée, l'armée ne détient plus le pouvoir législatif. Pour tous les théoriciens et analystes politiques, l'exemple Morsi est la définition minimale d'un pouvoir dictatorial. Cette concentration du pouvoir entre les mains d'un seul homme n'annonce pas des jours meilleurs. La place Tahrir fera encore le plein et le pays des Pharaons continuera à vivre des jours troubles et une instabilité dangereuse pour une région réputée être «calme et paisible» depuis 1948.En Lybie, les Occidentaux nous ont expliqué que les «libéraux» ont remporté les élections. Mais le nouvel homme fort de Tripoli est un jeune islamiste de 72 ans, ancien cadre du régime de Kadhafi. Il fut président de la Cour des comptes et ambassadeur du régime «honni». Il remplace à la tête de notre voisin du Sud- Est, Mustapha Abdeljalil, ancien ministre de la Justice du régime Kadhafi, dont le seul souci au lendemain de la chute du «dictateur» était la réinstauration de la polygamie.En Syrie, les «djihadistes» sont des rebelles et les «rebelles» du PKK sont des terroristes en Turquie, selon les nouvelles définitions de Mme Clinton et de ses amis. La guerre des services et des images fait rage. Aucun analyste ne peut réellement dire ce qui se passe au «Bilad Echam». Mais que les humanistes ne s'inquiètent pas, la «démocratisation» à l'occidentale est en marche et aucune résistance ne l'empêchera.La démocratie, selon les fables de la démocratisation occidentale, c'est une Assemblée élue qui promulgue des lois. Peu importe que les lois soient liberticides, discriminatoires, elles ne doivent pas empêcher les affaires. En Occident, peu importe l'interlocuteur tant que c'est du «gagnant, gagnant».
A. E.


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