Algérie

Les extrémistes nuisibles au «Hirak»



L'intrusion des extrémistes dans le Hirak populaire dans le but évident de le dévier de ses objectifs patriotiques n'est pas passé inaperçue, particulièrement depuis quelques vendredis. Ainsi, un courant, que les observateurs caractérisent comme islamiste, tente d'imposer des slogans qui ne représentent pas du tout la volonté populaire majoritaire qui vise le changement non pour stagner ou, pire, reculer, mais pour aller plus vite vers une société de justice et de progrès telle que l'ont voulus les chouhadas dont le combat jusqu'au sacrifice de leurs vies, a permis de libérer le pays de la domination coloniale française.Certains des slogans de ce courant islamiste sont carrément une ingérence dans les affaires intérieures de l'Egypte et n'ont pas leur place dans le Hirak qui se veut un mouvement populaire consensuel autour d'objectifs nationaux de changement et de progrès. L'exhibition de banderoles de «politique intérieure algérienne» par trois supporters sur les gradins d'un stade au Caire, a fait réagir aussi bien les autorités égyptiennes, qui les ont expulsés, que la justice algérienne qui les a placés en détention provisoire à la prison d'El Harrach. Par ailleurs, ce courant remet au goût du jour, son hostilité à l'ancienne ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, pour diverses raisons, liées au rapport école-religion.
A l'autre extrême, un autre courant qualifié lui, à tort ou à raison, de «berbériste», tente également d'imposer des vues qui vont à l'encontre de l'approche consensuelle du Hirak qui, après avoir obtenu gain de cause sur ses principales revendications, avec l'appui de l'institution militaire, milite maintenant pour une sortie de crise dans la voie constitutionnelle et à travers l'élection présidentielle le plus rapidement possible, dans les conditions qui garantissent la transparence et la régularité du scrutin. La volonté de créer artificiellement la tension autour de la «bannière amazighe», pour reprendre le terme de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, participe de cette stratégie de l'impasse, vouée à l'échec pour son jusqu'auboutisme, comme le prouve le comportement du Hirak populaire qui a évité ce piège et réaffirmé sa position pour l'unité nationale, son rejet du régionalisme et pour une solution nationale exempte d'influences étrangères.
Selon de nombreux observateurs qui suivent l'évolution du Hirak depuis son début et ont analysé les différentes phases qu'il a traversées, l'activisme des courants extrémistes au sein du Hirak, dérange les Algériens qui sortent manifester pour des objectifs de redressement du pays, rendu possible maintenant que la bande de prédateurs est mise sur la défensive et n'a plus aucune initiative. Cet activisme est une des causes de la démobilisation d'une proportion importante de la population qui avait l'habitude de venir au rendez-vous du vendredi et qui ne trouve plus de raisons de le faire, face au jusqu'au-boutisme et au nihilisme des slogans des extrémistes, de tous bords. Naturellement, la canicule et l'appel des plages est également un facteur de démobilisation, mais c'est surtout la couleur idéologique que veulent donner les extrémistes au Hirak qui a alimenté les réticences de nombreux citoyens à faire le déplacement à la Grande-Poste d'Alger.


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