Algérie

Les expulsions collectives dénoncées


La situation des migrants, dans la wilaya de Béjaïa et ailleurs, ne laisse pas indifférents les militants des droits de l'homme. Un appel a été lancé, hier, par des acteurs de la société civile afin de se solidariser avec les migrants, mais aussi pour dire halte à la campagne d'arrestations, qualifiée d'arbitraire, de ces migrants subsahariens pour la plupart et qui sont l'objet d'expulsions collectives et massives.Les signataires de l'appel, entre autres, le vice-président de la Ligue algérienne pour les droits de l'homme, Saïd Salhi, des militants politiques et des universitaires à l'instar de Mahrez Bouïche et Fouad Hassam, ont insisté sur le fait que depuis le début de l'année, "les migrants de différentes nationalités africaines, parmi eux des Guinéens, Burkinabès, Béninois, Maliens, Ivoiriens, Sénégalais, Nigérians, Libériens, Camerounais ou Sierra-Léonais, sont refoulés aux frontières, sans aucune décision de justice, et au risque de leurs vies". Les militants des droits de l'homme notent qu'il n'y a aucun accord de réadmission ou de demandes formulées par les gouvernements de ces pays pour d'éventuels retours de leurs ressortissants. Ils affirment, dans leur appel, que "plus de 1500 migrants ont déjà été expulsés ces dernières semaines, lors d'opérations entachées d'abus et en flagrantes contradictions avec le droit international". Il est indiqué en outre que contrairement au discours officiel où l'on présente ces opérations comme des "rapatriements à titre humanitaire, les migrants ciblés par cette campagne sont en majorité des travailleurs migrants". Seul le Niger avait sollicité, est-il rappelé, dès 2014 dans le cadre d'un accord, jugé "opaque" avec le gouvernement algérien, le retour de ses ressortissants dont la majorité sont des femmes et des enfants. Aussi, les signataires de l'appel "dénoncent fermement ces opérations d'expulsions arbitraires, qui ciblent des milliers de migrants subsahariens, dont certains sont des personnes en extrême vulnérabilité".Ils appellent expressément le gouvernement algérien à respecter ses engagements sachant qu'il est signataire de conventions internationales relatives aux droits des travailleurs migrants et aux droits des réfugiés, que l'Algérie a ratifiée, ainsi qu'aux recommandations de l'EPU et du Comité des travailleurs migrants (CWM), formulées récemment au siège des Nations unies à Genève. Ils l'interpellent également pour mettre en place en urgence, un cadre légal national en respect des droits des travailleurs migrants et d'une loi d'asile à même de permettre l'accès au statut de réfugié et leur protection et prévenir "toutes formes d'abus ou d'exploitation".
M. Ouyougoute
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