Les expressions patrimoniales intangibles s'effilochent Phagocytées par la «modernité»

Madani Azzeddine

La vie de chaque personne dispose de ses particularités, qui peuvent êtres de différents aspects, lesquels constituent son quotidien, son mode vie et également ses coutumes. Dans chaque région, on trouve un mode de vie différent reflétant les us et coutumes de ses habitants. Aussi, il est possible actuellement de découvrir ses régions qui gardent leur cachet culturel et artistique.
Les régions de la wilaya d'Aïn Defla, à l'instar des autres régions du pays, essayent de préserver leurs coutumes, lesquels constituent leur patrimoine immatériel. Les effets du développement technologique et les mutations qu'observe le monde entier ont poussé de nombreux citoyens à changer de comportement et à s'éloigner petit-à-petit de leurs us et coutumes.
Les fêtes de mariage qui, auparavant, constituaient une occasion unique de rencontre pour l'ensemble des membres de la famille et des invités à l'intérieur du domicile familial qui se transformait en scène où les aînés initiaient les plus jeunes à la danse locale, sur la musique de la région et où on se délectait de plats de cuisine locale, ne sont plus les mêmes ces derniers temps, depuis l'adoption du
disc-jockey et de la salle de fêtes. Les repas préparés lors de ces fêtes ont aussi changés. De nombreuses familles font appel aux services de cuisiniers et traiteurs «professionnels» qui, moyennant argent, préparent les plats de manière «industrielle».
Même les habits ont changé. Les gens ne portent plus le costume traditionnel. C'est le temps de la mode, laquelle est inspirée des coutumes étrangères. Il est aussi rare d'avoir l'occasion d'écouter de la poésie populaire qui faisait partie, auparavant, du quotidien de la population.
De nos jours, à part l'émission de la radio locale animée par Sadek qui continue d'accueillir les figures qui restent de ces poètes et chanteurs spécialisés dans le chant Bédoui, personne ne s'intéresse à ce patrimoine intangible qui est menacé de disparition. Pour de
nombreux citoyens, cette émission leur a permis de revivre le bon vieux temps, cette époque où on pouvait écouter et apprécier ce genre de poésie un peu partout.
Aujourd'hui, seules quelques régions reculées, excentrées, dans les communes de cette wilaya, continuent de garder leur coutume en dépit de cette grande mutation imposée par le monde extérieur.
Les citoyens continuent de vivre selon le mode de vie des aïeux, s'habillent comme s'habillaient leurs grands-parents et perpétuent les coutumes anciennes.
La préservation de cet environnement est très importante, car il permettra aux prochaines générations d'avoir des références identitaires.
M. A.