Les exportateurs interpellent le Premier ministre

La fédération nationale des récupérateurs et exportateurs des déchets ferreux et non ferreux est dans une situation d'impasse. Ses membres interpellent de nouveau le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et l'exhortent à se prononcer sur leur dossier espérant que des mesures « exceptionnelles » soient prises dans un proche avenir pour la levée de l'interdiction d'exporter ces déchets décidée en 2009-2010. Ils dénoncent la situation de monopole imposée par la société d'aciérie turque Tosyali Iron and Steel, installée à Bethioua (Oran). « Nous ne savons plus quoi faire. En l'absence d'offre des entreprises nationales, la société turque a le monopole de la récupération des déchets ferreux et non ferreux », a déploré Ahmed Chenine, vice-président de la fédération, soulignant que cette société profite de cette situation de crise à laquelle font face les exportateurs en imposant des prix de vente inférieurs à ceux ayant cours sur le marché mondial. Chenine a fait savoir que Tosyali Iron and Steel a proposé l'achat des déchets ferreux et non ferreux au quart du prix affiché sur le marché international mais suite au refus des exportateurs, elle a revu son offre en donnant le tiers. Ainsi, son prix d'achat est fixé entre 10 et 12 DA le kilo alors qu'il atteint les 35 DA/kilo sur la bourse mondiale. « Dans tous les cas, nous sommes perdants », a affirmé Chenine et d'ajouter : « ceux qui ont des petits stocks cèdent à l'offre de Tosyali pour pouvoir subvenir aux besoins de leur famille mais les grands exportateurs qui détiennent plus d'une vingtaine de tonnes de stock refusent de brader leur marchandise car ils l'ont acquise à un prix fort ». De son côté, Charmat, membre de ladite fédération, a rappelé que cette dernière a sollicité plusieurs instances, citant entre autres les ministères du Commerce et celui de l'Industrie, comme elle a saisi les deux Chambres parlementaires, mais en vain.