A l'occasion de la célébration du 55e anniversaire des expériences nucléaires françaises menées dans le Sahara algérien, le 13 février 1960, plusieurs participants au forum ouvert jeudi à Alger sur ce thème, ont affirmé que ces expériences resteront les crimes d'extermination les plus abjects commis par le colonialisme français.Le professeur de droit à l'université d'Alger, Mohiddine Mohamed, a affirmé que «les explosions nucléaires françaises en Algérie dépassent cinq fois en poids celles de Hiroshima au Japon», demandant des «dédommagements matériels et moraux des dégâts causés aux populations du Sud», a-t-il souligné lors de sa participation au forum animé à l'occasion de la célébration du 55e anniversaire des expériences nucléaires françaises dans le Sud algérien, plus précisement à Reggane. Selon l'un des participants à cette rencontre, l'ingénieur en nucléaire, Amaar Mansour, «ces expériences et leurs conséquences négatives ne concernent pas seulement l'Algérie mais toute l'Afrique, notamment les pays voisins de la région sud qui était un champ de ces expériences». La plupart des maladies de cancer qui se propagent au Sud algérien ont pour cause «les effets et les conséquences négatives de ces expériences», a-t-il ajouté, indiquant que la France «est responsable devant le droit international et devant le peuple algérien». A Reggane, la ville qui a écrit les lignes de ces «horribles» expériences dans le livre de son histoire, n'a pas manqué de célébrer cet évènement comme chaque année, à la mémoire des victimes de ce crime abominable perpétré par la France coloniale. Une exposition a été mise sur pied, à cette occasion, en coordination avec le secteur de l'environnement et le mouvement associatif, pour montrer toute l'atrocité de ces explosions, mais aussi mettre en avant les actions menées pour la délimitation, sur 18 km, du site de ces explosions nucléaires, localisé à 65 km de la ville d'Adrar. Lors d'une rencontre organisée au siège de la commune de Reggane (150 km au Sud d'Adrar), le président de l'association du 13 Février 1960, Omar Hamel, a appelé à la nécessité de mettre à nu les atrocités commises par le colonialisme, par la conjugaison des efforts des différents intervenants, notamment par la recherche scientifique, afin d'apporter les vérités scientifiques sur les séquelles de ces explosions aussi bien sur la santé de l'homme que sur l'environnement. La région a besoin de davantage d'actions pour protéger ses populations de ces séquelles, en mettant en place les moyens de dépistage précoce des différentes pathologies pouvant résulter des effets des radiations nucléaires, ainsi que les structures de santé nécessaires, en plus du nettoiement de la région des irradiations causées par ces essais nucléaires, a souligné M. Hamel. Des films documentaires ont été projetés lors de cette rencontre pour montrer des exemples de souffrances des populations de la région où sont, depuis, apparues des maladies diverses et étranges, ayant entraîné des malformations faciales et fonctionnelles, en plus de présenter témoignages vivants sur cet abominable crime. Le wali d'Adrar a fait état, dans ce cadre, de la détermination des pouvoirs publics de prendre en charge cette région, dans les différents domaines, à travers un projet de clôture du site des explosions, la prise en charge sanitaire des personnes qui en sont victimes, et l'implication de l'université pour une approche scientifique sur la question. A l'occasion de cette commémoration, il a été procédé à la mise en service de deux transformateurs électriques de 60 kilovolts et au lancement en chantier d'un projet d'auberge de jeunes à Reggane, livrable avant la fin de l'année en cours.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zahra Kefane
Source : www.lnr-dz.com