Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a révélé avant-hier que la décision de la révision du calendrier scolaire à la dernière minute émanait bien du Premier ministre, qui a procédé ainsi au «recadrage» d'une décision du ministère de l'Education nationale.Selon le ministre de l'Intérieur qui s'est exprimé jeudi devant la presse en marge d'une visite de travail dans la wilaya de Naâma, ce «recadrage» était dicté par le souci de faire face à «ceux qui menacent la stabilité et la sécurité du pays». Le ministère de l'Education nationale a annoncé, à la hâte, l'allongement des vacances d'hiver de 10 à 18 jours à partir du 20 décembre, au lieu de 10 jours comme cela avait été prévu dans le cadre du réaménagement du calendrier des vacances.A la surprise générale, le département de Nouria Benghabrit a émis, mardi dernier, une mesure en faveur des doléances des élèves qui organisaient des rassemblements à travers plusieurs régions du pays, alors que la veille encore, la ministre et son staff menaient un travail de sensibilisation en faveur de la suppression d'une partie des vacances d'hiver pour que le nombre de semaines scolaires soit conforme aux normes universelles et pour rattraper le retard dû aux journées de grève des enseignants.L'intervention du Premier ministre sur une décision déjà prise par le département de l'Education nationale est dénoncée par la communauté éducative, qui y voit une discréditation des institutions de l'Etat et une contradiction dans le discours officiel qui ne sert pas les intérêt de la réforme du secteur confiée à la ministre actuelle.La méthode «civilisée» du premier ministreLe ministre de l'Intérieur, commentant l'intervention de M. Sellal, souligne que «l'intervention du Premier ministre est une méthode civilisée, ouverte qui reflète la démocratie participative l'harmonie entre le gouvernement et ses partenaires sociaux». Le ministre de l'Intérieur confirme également les accusations proférées par les associations des parents d'élèves quant à la manipulation du mouvement de protestation contre le nouveau calendrier des vacances par des parties étrangères à l'école. M. Bedoui a d'ailleurs insisté sur le fait que «l'Algérie fera face avec force et avec ses lois à tout ce qui menace sa stabilité, sa sécurité, à sa quiétude et ses acquis».Le ministre ne donne cependant pas de détails sur la nature de la menace ou l'origine de la manipulation ayant ciblé le mouvement de protestation des écoliers contre la révision de la durée des vacances d'hiver. «Ce sont nos enfants. Nous les avons écoutés sur instruction du Premier ministre. Des enquêtes sont en cours», a-t-il ajouté.Si le ministère de l'Education nationale n'a pour le moment pas émis le moindre commentaire sur le changement de position concernant le chamboulement des vacances scolaires, l'Association nationale des parents d'élèves a été la première à dénoncer la manipulation des manifestations menées par les élèves qui ne seraient pas «innocentes et manipulées par des intrus».Dans une récente déclaration à El Watan, Khaled Ahmed, président de cette association, explique que le contexte de précampagne électorale à la veille des législatives «motive les parties hostiles à la réforme de l'éducation», car, selon la même source, «aucune association de parents d'élèves n'a relevé une hostilité de la part des élèves concernant la révision du calendrier des vacances annoncé pourtant au début de l'année scolaire». «Au contraire, ces associations ont fait état de trois semaines de retard dans le programme, récupérables, en partie avec la réduction des vacances d'hiver», avait souligné M. Khaled dans sa déclaration mardi à El Watan.
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Posté Le : 24/12/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fatima Arab
Source : www.elwatan.com