Algérie

Les experts sur le terrain



Les experts sur le terrain
Après les experts du Conseil national économique et social (Cnes) dépêchés à travers le pays dans la perspective de prochaines réformes sur le développement local, c'est au tour de ceux du ministère des Finances de prendre leur bâton de pèlerin.
Les premiers ont parlé des moyens à mettre en 'uvre pour un développement local harmonieux. Les seconds ont pour mission de clarifier le nouveau code des marchés publics adopté en juillet 2010. Cette clarification avait été entamée il y a quelques mois à l'occasion d'un premier séminaire qui avait regroupé les cadres financiers et comptables des institutions de l'Etat, les représentants des bureaux d'études ainsi que les chefs d'entreprise et autres opérateurs économiques. Un même type de séminaire avec ses animateurs et acteurs habituels vient d'être lancé. Le tout dernier a été organisé ce dernier jeudi par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Seybouse de Annaba. Il précède de quelques jours, une deuxième rencontre sur le développement local que présidera, le 11 octobre prochain, le président du Cnes. Deux événements économiques majeurs s'il en est qui se veulent des orientations précises pour, selon leurs initiateurs, atteindre les objectifs qui leur sont respectivement fixés. Une manière comme une autre de rassurer les opérateurs économiques et les investisseurs potentiels, de prouver aussi à travers les prochaines réformes et un suivi plus rigoureux des dispositions du code des marchés que la reprise qui s'amorce dans notre pays est saine. Tout autant que celles fournies quelques jours auparavant par les experts du Cnes, les explications de Mouloud Sabri de l'Institut supérieur de planification et de gestion d'Alger (ISPGA) sur le code des marchés en question sont un avertissement clair adressé à ceux ayant la charge de gérer les finances publiques. «Il n'est plus question d'établir des marchés et des avenants au gré des humeurs de leurs concepteurs. Dorénavant, tout sera fait pour éviter que l'avenant ne se transforme en une opération incontournable», dira-t-il à l'ouverture du séminaire. Dans ce nouveau code des marchés, il y a comme une volonté de l'Etat de renforcer sa crédibilité. En fait, en parlant de typologie des investissements, de la sous-traitance, du partenariat dans l'élaboration des marchés publics et les risques pénaux qui pourraient en résulter, M. Sabri expliquait ce qui ressemble à un ensemble de modifications d'arbitrages financiers. Lors des débats, il a été question de l'absence de tout contrôle de dérapage des déficits financiers induits par la procédure des avenants. Dans les interventions, il a été aussi question d'indicateurs socioéconomiques (salaires, fluctuations des prix, d'arrêts de chantiers, de suspension et d'abandon de projets en cours de réalisation'). En aparté, les participants, majoritairement des acteurs directs dans la conception et le suivi des marchés publics, ont parlé d'investissements publics. Selon eux, ces derniers laissent présager un fort taux d'utilisation des capacités dans les différents secteurs d'activité, de l'évolution des salaires et leur impact sur les coûts des projets. C'est dire que les concepteurs et les gestionnaires des marchés publics, dont les bureaux d'études, ne s'en tiendront plus seulement aux prix. Ils ont également pour mission de surveiller toute une batterie d'indicateurs plus proches de l'activité économique. Présents à ce séminaire sur le code des marchés publics, les chefs d'entreprise ont eu leur mot à dire, l'un d'eux notamment qui a affirmé : «Ce code des marchés nous impose de ne plus nous en tenir à l'évolution des prix des agrégats. Nous devons nous départir des clignotants financiers biaisés par la fluctuation de ces prix. Le grand problème, c'est la bureaucratie. Elle est pour beaucoup dans le retard dans la réalisation des projets et le paiement des situations.» Les interventions des uns et des autres et les précisions apportées à chaque fois par l'expert de l'ISPGA sur des questions macroéconomiques ont été enrichies d'observations qualitatives tirées de la réalité du terrain. Ce qui dénote que la déclaration de M. Sabri relative à «la délinquance financière et à la nécessité d'une bonne utilisation de l'argent de l'Etat» a secoué la léthargie clairement affichée lors du séminaire par un grand nombre de fonctionnaires gestionnaires de deniers publics habitués du «laisser courir». L'autre aspect des marchés publics abordé porte sur le gré à gré imposé par l'urgence de la mise en route d'une opération. L'on a cité, pour l'exemple, l'acquisition du couffin du Ramadhan qui répond à une conjoncture. Les divergences dans la conduite des opérations d'assistance sociale initiée par l'Etat et soumises à la passation d'un marché public ont été nombreuses.


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