Lors de cette rencontre, il est question de donner une voix, un visage et un nom à tous ceux qui subissent en silence les affres du terrorismeet de trouver les moyens de les protéger l Les travaux de ce symposium, qui se tiennent à huis clos, s'achèveront aujourd'hui avec des recommandations.Venus des pays frappés par le terrorisme, de nombreux experts du continent africain et représentants de la société civile prennent part depuis hier, à Alger, aux travaux d'un symposium africain consacré, exclusivement, aux victimes des actes terroristes. Organisée au Centre africain d'étude et de lutte contre le terrorisme (Caert) par l'Union africaine, cette rencontre de deux jours permettra de mettre l'accent sur «l'importance de la prise en charge» des victimes du terrorisme mais aussi sur les initiatives nationales visant à «délégitimer» la propagande des groupes terroristes et à «rejeter» la violence commise contre les Etats et les communautés.Lors de son allocution d'ouverture, le directeur général du Caert, Francesco Madeira, s'est attardé sur «les conséquences des actes terroristes sur les populations» qui, a-t-il souligné, «n'ont pas fait l'objet d'une attention particulière sur le continent africain». L'orateur a rappelé que durant des décennies, différentes régions d'Afrique (Ouest, Est, Centre et Sahel) ont enregistré «une recrudescence des activités et attaques terroristes qui ont porté gravement atteinte aux équilibres intertribaux, à la cohésion sociale, au développement et à la consolidation de la paix».Pour M. Madeira, la population civile, première victime des actes terroristes, se retrouve privée de son droit à la vie, alors qu'elle vit dans une situation de précarité avancée. «Ce sont les civils qui se retrouvent la cible des tirs d'armes à feu, de l'explosion des bombes, des prises d'otage et enlèvements. Pour les terroristes, il n'y a aucun lieu sacré. Ils détruisent aussi bien les mosquées que les églises, les marchés, les écoles ou les universités, les centres commerciaux... Les femmes et les enfants subissent des violences sexuelles et sont vendus comme une marchandise en Afrique, au Moyen-Orient et ailleurs», a-t-il noté.A travers ce symposium, a-t-il ajouté, il est question «de donner un visage, une voix et un nom à toutes les victimes du terrorisme, pour montrer que chaque vie a son importance et que celles-ci ne doivent pas garder le silence». M. Madeira a parlé aussi des victimes qui prennent part au symposium, dont «les souffrances ne les ont pas poussés à oublier». «Les terroristes n'ont pas réussi à convaincre le monde de leur cause. Celle-ci est inacceptable. Les victimes somaliennes doivent pouvoir s'exprimer sur la violence qu'elles subissent. A partir de cette tribune, nous exigeons que tous les otages soient immédiatement libérés et que les auteurs de ces rapts payent pour les actes qu'ils ont commis» a-t-il déclaré, insistant sur «la nécessité de la mise en place de systèmes nationaux d'aide et d'assistance aux victimes afin qu'elles puissent reprendre une vie normale».A la fin de son intervention, l'orateur a rappelé les efforts déployés par les Etats en matière de lutte contre le terrorisme, citant l'expérience de l'Algérie, qu'il a saluée en soulignant «le rôle important» qu'elle a joué dans la lutte contre le terrorisme «A l'heure où personne ne croyait quelle était la magnitude de la menace à laquelle l'Afrique était confrontée, durant les années 1990, l'Algérie avait déjà la vision claire de ce qui allait se passer», a conclu M. Madeira.Au programme de ces deux journées, de nombreuses communications traiteront du cadre international pour le soutien et l'assistance aux victimes, des initiatives, pratiques et modèles nationaux de soutien aux victimes, de l'expérience des victimes et de leurs associations, des défis et opportunités ainsi que du rôle des victimes et des associations de victimes dans la prévention du terrorisme et de l'extrémisme violent.Les thèmes choisis pour le symposium permettront, indiquent les organisateurs, de mettre en évidence l'impact du terrorisme sur les individus, les familles et les collectivités et de promouvoir le rôle et la contribution des associations de victimes et des organisations de la société civile dans la prévention du terrorisme ainsi que dans l'application de la loi, dans l'accès des victimes à la justice et leur participation aux procédures pénales.Les conférenciers se pencheront aussi sur le rôle des médias dans le traitement de l'impact humanitaire du terrorisme, ainsi que l'intérêt accordé aux souffrances des victimes et à la nature criminelle des attaques afin d'éliminer la sympathie avec les auteurs ou leur glorification. Malheureusement, les organisateurs africains ne semblent pas très convaincus de ce rôle important que pourrait jouer la presse. Celle-ci a été, tout simplement, interdite d'accéder aux travaux qui se tiennent à huis clos. Une conférence de presse est prévue aujourd'hui pour annoncer le contenu des recommandations.
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Posté Le : 28/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com