La période du pétrole «bon marché est terminée», selon l'économiste en chef à l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Ce dernier vient, dans un entretien à la revue mensuelle «Pétrole et Gaz arabes» (PGA) de faire remarquer que les pays consommateurs n'ont plus la possibilité aujourd'hui de faire prévaloir des solutions alternatives dictées par la hausse des cours. Dans son analyse, il estime qu'en pleine période de croissance de la demande, la consommation ne peut «basculer vers une autre énergie». Aujourd'hui, a-t-il ajouté, «la consommation pétrolière est de plus en plus concentrée dans le secteur des transports et il n'existe pas actuellement d'option viable de substitution massive aux carburants pétroliers». En clair, il faut que le prix du pétrole soit «beaucoup plus élevé que par le passé pour avoir un impact significatif sur la demande». Pour l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie, «la Chine représentera à elle seule presque la moitié de la croissance de la demande pétrolière mondiale et les pays qui subventionnent massivement les prix des produits pétroliers prendront une part croissante à la demande pétrolière mondiale». Ainsi, le coût du baril sera de «plus en plus élevé»Â et les contraintes qui pèsent sur les investissements impliquent des prix du brut plus élevés. Mais celles-ci pourraient ne déboucher que sur «des hausses de production modestes à l'avenir». Il va de soi que ces hausses peuvent avoir un impact sur les pays consommateurs à travers un possible ralentissement de la demande car un prix du pétrole longtemps à un niveau très élevé n'est pas dans l'intérêt des pays consommateurs mais aussi des pays producteurs. Ces derniers «ont besoin de clients en bonne santé et non de clients malades», poursuit-il.  Autre probabilité, les Etats et les acteurs industriels auront à intensifier leurs efforts visant à «développer des systèmes de transport non basés sur le pétrole, ce qui aurait un impact fort sur la consommation pétrolière future».La question du niveau des prix reste toutefois un mystère, à savoir si, oui ou non, on est face à une réédition de la phase ascendante de juillet 2008. Des institutions spécialisées et des traders n'ont pas manqué de prédire des cours de pétrole qui «pourraient atteindre les 120 dollars le baril avant la fin 2012» et ce, avec l'augmentation de la consommation du brut dans les économies émergentes, selon la holding financière américaine JP Morgan Chase & Co. Le représentant de l'AIE parle, en revanche, d'un bon scénario pour le gaz où «la demande va crescendo» et ce, pour des raisons liées à «l'abondance des réserves, aux coûts très compétitifs, à ses atouts sur le plan environnemental et à sa part croissante pour la production d'électricité». Il souhaite toutefois que les pays producteurs ne devront pas émettre ce qu'il qualifie de «mauvais signaux aux consommateurs» et trouver, entre autres, «de nouvelles solutions en matière de fixation des prix».
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Posté par : sofiane
Ecrit par : K. Daghefli.
Source : www.horizons.com