Algérie

Les experts ouvrent le débat sur les énergies renouvelables


Les limites de la nouvelle feuille de route
Un an après l'annonce d'un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables, les conditions ne sont pas encore réunies pour lancer les projets dans ce domaine. La subvention et le prix de cession à Sonelgaz du kilowatt/heure produit à partir du renouvelable ne sont pas encore fixés. D'où la situation d'attentisme des promoteurs de projets. Pour l'instant, Sonelgaz semble faire quasiment cavalier seul, en lançant les travaux d'une unité de production de cellules photovoltaïques dont la filière retenue, le silicium, est fortement contestée. Un indice que ce programme à encourager au regard de ses ambitions et de la volonté de réaliser une forte intégration locale, la fabrication sur place des équipements ainsi qu'à l'effort dans la formation, pèche par de multiples limites. En premier lieu, il ne s'insère pas une stratégie énergétique globalisante qui implique non seulement le ministère de l'énergie, mais plusieurs départements ministériels.
En second lieu, le programme de développement des énergies renouvelables a été lancé sans qu'un large débat soit engagé avec les experts du domaine, les chercheurs, et sans une évaluation de l'expérience capitalisée par l'Algérie dans ce domaine.
En troisième lieu, les hésitations des pouvoirs publics à participer à l'initiative Désertec a accentué le retard du pays dans ce domaine. Par ailleurs, le renouvelable ne se limite pas au solaire. Le potentiel en éolien en offshore, en géothermie, en biomasse, voire même en hydroélectricité, ne semble pas retenir suffisamment l'attention de nos responsables.
Pourtant la situation d'épuisement de nos réserves fossiles à partir de 2040-2050 et la diminution de nos exportations, qui serait sans doute accentuée à partir de 2030, veut dire que, dans un scénario d'immobilisme avec la hausse de nos besoins domestiques en énergie et la croissance des populations, on serait en plein dans des difficultés budgétaires plutôt que prévu.
Or, le recours rapide et plus prononcé aux ressources alternatives et aux économies d'énergies permettrait de préserver nos réserves de pétrole et de gaz pour une échéance beaucoup plus lointaine. En somme, le défi consiste à maintenir notre aisance financière en attendant que les industries hors hydrocarbures prennent le relais du secteur pétrolier comme principale source de croissance et de financement de notre économie.
Cette situation impose la nécessité d'accélérer la fin d'une telle transition. Or, les tergiversations actuelles sur la résolution de ces questions qui demande beaucoup plus de dynamisme de la part de nos dirigeants renseignent sur le retard dans l'institution d'un état de droit en Algérie, d'où l'opacité actuelle entourant la rente pétrolière. Un débat citoyen auquel participeraient experts du domaine, chercheurs, économistes, élargi par la suite à l'opinion publique, permettrait d'avancer sur la voie d'une plus grande transparence dans l'utilisation des ressources financières tirées de l'exploitation de notre sous-sol, dans la gestion du secteur de l'énergie ainsi que dans le choix de filières énergétiques plus fiables et plus rentables.
K. R.
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