Algérie

Les experts inquiets



L'étude sur l'analyse concurrentielle du marché des médicaments, lancée, il y a de cela trois années par un groupe de travail créé à l'occasion, a été achevée. L'annonce a été faite par le président du Conseil de la concurrence, Amara Zitouni, avant-hier jeudi à Alger lors d'une journée d'étude sur le contrôle des concentrations économiques en vue d'expliquer les vertus, les avantages et les effets positifs de la concentration économique. «L'étude, achevée sur l'analyse concurrentielle du marché du médicament, a été transmise aux différents ministères concernés comme ceux du Commerce, le Travail, les Finances et de la Santé», a-t-il indiqué.Cette étude effectuée en l'espace de trois ans par des experts algériens du Conseil de la concurrence, ainsi que trois autres experts internationaux, avait pour objectif, a rappelé Amara Zitouni, d'opérer un diagnostic et une analyse concurrentielle de la chaîne de production-importations et distribution des médicaments à usage humain. «Si le marché des médicaments restait dans sa situation actuelle, c'est-à-dire avec l'existence d'entreprises qui se concertent et monopolisent le marché du médicament, il y aura forcément un danger à craindre sur le pouvoir d'achat du consommateur, la qualité des produits et leur quantité», a observé le président du Conseil de la concurrence. L'étude, a-t-il précisé, n'avait pas pour finalité de rechercher les infractions aux règles de la concurrence mais plutôt de recenser les domaines d'intervention potentiels du Conseil de la concurrence en vue d'évaluer l'impact de la concurrence sur le marché du médicament en termes de prix, d'offre, de qualité et d'innovation. De son côté, un membre permanent de cette instance, Djillali Slimani, a fait cas du traitement, depuis 2013, de près d'une soixantaine d'affaires, dont quatre relatives à des fusions d'entreprises. «Sur les près de soixante décisions émises par le Conseil, seules trois ont fait l'objet d'un appel devant la Cour d'Alger. Cependant, ces appels ont été déboutés. Cela veut dire que les décisions prises par le Conseil de la concurrence ont été bien ficelées», a-t-il dit. Tout en relevant que l''ensemble des décisions prises par le Conseil de la concurrence sur les pratiques concurrentielles, qu'elles soient sous forme d'amendes ou de rejet de plaintes, peuvent faire l'objet d'appels devant la Cour d'Alger, l'intervenant a observé que les recours relatifs aux refus des demandes de concentrations économiques, relèvent de la compétence exclusive du Conseil de l'Etat. Evoquant la coopération internationale, M. Slimani a indiqué que le Conseil de la concurrence algérien a conclu une convention avec l'autorité française de la concurrence, dans le cadre des échanges de l'information et de la formation des cadres. Durant cette journée d'étude, des juristes nationaux et étrangers, ont recommandé un contrôle efficace des concentrations économiques à même, ont-ils dit, d'éviter la baisse de l'intensité de la concurrence sur le marché, un phénomène pouvant engendrer des répercussions néfastes sur les prix et le pouvoir d'achat. Le contrôle des concentrations économiques veille à éviter la baisse de l'intensité de la concurrence sur le marché pouvant causer des répercussions néfastes sur les prix et le pouvoir d'achat, ainsi que sur la qualité des produits, a, pour sa part, relevé, Maître Rafik Rabia, avocat aux barreaux d'Alger et de Paris. «Si les sociétés en concentrations économiques ne sont pas contrôlées, elles peuvent provoquer une baisse de la production et même créer une pénurie afin de faire augmenter les prix de vente, et c'est là où réside le rôle primordial du Conseil de la concurrence, seul habilité à dire si une concentration peut se faire ou non en prenant compte de l'intérêt suprême du citoyen», a-t-il dit. Pour sa part, le président du Conseil de la concurrence a estimé que les entreprises aspirant à une concentration économique doivent, sous peine de sanctions (amende qui peut atteindre jusqu'à 12% du chiffre d'affaires), avoir l'aval de l'instance.


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