Algérie

Les experts des pays voisins discutent de la sécurité aux frontières



Les experts des pays voisins discutent de la sécurité aux frontières
La situation en Libye et ses répercussions sur la sécurité des pays voisins sont, depuis hier à Alger, au centre des travauxd'un atelier technique consacré à la sécurité aux frontières.Des experts de Tunisie, d'Egypte, du Niger, ,d'Algérie, du Tchad et de Libye prennent part à cette rencontre de deux jours qui doit décrypter les menaces qui minent la région en raison de la situation en Libye. Pour le représentant de l'Algérie, le «vide institutionnel» dans ce pays a été «à l'origine de la poursuite de la violence et l'ouverture d'espace pour des groupes terroristes».De ce fait, dit-il, la lutte contre l'extrémisme et la radicalisation est salutaire pour le peuple libyen et son avenir solidaire, mais aussi pour les voisins de la Libye «qui voient leur sécurité impactée considérablement par la présence de groupes terroristes et par la menace récurrente qu'ils font peser sur la sécurité globale». Organisés par le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert), les travaux de l'atelier technique consacré à l'impact de la crise libyenne sur la sécurité des frontières ont débuté hier à Alger.Prennent part à cette rencontre de deux jours de nombreux experts du terrorisme, les points focaux de la Tunisie, Mali, Egypte, Soudan, Niger, Tchad et de l'Algérie, mais aussi de Mauritanie, du Mali et du Burkina Faso (présents en tant qu'observateurs), un responsable des services de sécurité de chacun des Etats de l'Union africaine, ainsi que des représentants d'organisations telles que Interpol, Africol, l'Organisation internationale des migrations, Mission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel (Missahel), la Mission de l'Union européenne d'assistance aux frontières (Eubam) en Libye et le Programme frontalier de l'Union africaine.Intervenant à l'ouverture des travaux, l'ambassadeur Hamid Boukrif, directeur de la prospective, de la programmation et de la planification politique au ministère des Affaires étrangères, a déclaré devant ce parterre d'initiés : «La Libye est notre espace de sécurité et de développement. Notre intérêt partagé commande de conforter le gouvernement actuel, de soutenir le dialogue inclusif entre toutes les forces libyennes et d'user de nos influences modératrices pour faire du cadre de concertation en place, avec l'appui du représentant spéciale du secrétaire général de l'ONU et l'implication effective des partenaires, une plateforme idoine de sortie de crise.»Sur le dialogue libyen, M. Boukrif a déclaré : «Nous avons à coeur de commencer à travailler dans la sérénité avec les représentants d'une Libye qui aura vaincu son adversité et barré la route aux plans criminels des groupes terroristes soucieux de maintenir la division et le climat de violence, y compris au niveau des frontières ( ?). Pour ce faire, notre engagement se traduira par notre capacité à maintenir notre cohésion face à la menace terroriste, à lutter contre les commanditaires de la division et de la discorde et à œuvrer ensemble avec les autorités légitimes pour bâtir un grand espace de sécurité.»Pour l'ambassadeur, «la refondation nationale de ce pays meurtri passe nécessairement par une architecture politique qui prémunira le pays de toute dérive et le positionnera dans sa dynamique de rassemblement et de réconciliation. Le vide institutionnel a été préjudiciable à la sécurité et à la stabilité du pays. Il a été à l'origine de la poursuite de la violence et de l'ouverture d'espace pour des groupes terroristes qui représentent une menace pour les acquis du peuple libyen et ses aspirations à la paix et au développement.C'est pourquoi la mise en place d'un gouvernement d'entente nationale qui siège à Tripoli, dont la légitimité est incontestée et les actes élaborés totalement légaux, participe de l'approche privilégiée par l'Algérie pour conforter l'autorité de l'Etat, renforcer ses institutions et consolider la politique menée en vue de garantir l'unité et l'intégrité du pays, mobiliser ses ressources humaines et matérielles pour assurer l'ordre public, lutter contre l'extrémisme violent».Pour les voisins de la Libye et l'ensemble de ses partenaires, ajoute M. Boukrif, le défi est de «revivifier» l'approche commune de l'unité de l'Etat et de la cohésion du peuple libyen. Il précise : «Il s'agit à la fois d'un soutien de convergence nationale et de lutter contre les groupes terroristes qui mobilisent les forces pour contrecarrer l'ambition du gouvernement national de construire un Etat démocratique, digne de représenter et de porter haut les aspirations du peuple à l'unité et au bien-être.La lutte contre l'extrémisme et la radicalisation est non seulement salutaire pour le peuple libyen et son avenir solidaire mais aussi pour les voisins de la Libye qui voient leur sécurité impactée considérablement par la présence de groupes terroristes et par la menace récurrente qu'ils font peser sur la sécurité globale.» L'orateur relève qu'en Algérie, la conception de la sécurité des frontières «n'est pas limitée à ses aspects physiques ni peut être cantonnée à des approches sécuritaires dans leurs dimensions nationales».Il ajoute : «Nous pensons légitiment que l'évolution des relations interétatiques et, plus généralement, des relations internationales nous conforte dans notre approche globale où la sécurité est indivisible, la menace partagée et la conjugaison des efforts salutaire. Le terrorisme est par définition transnational, il transgresse les codes et met en péril les plans nationaux de sécurité.C'est collectivement que nous vaincrons et c'est ensemble que nous sécuriserons nos frontières.» Au programme des deux journées, plusieurs thèmes ont été retenus : «La gestion des frontières, aperçu sur la situation générale de la sécurité frontalière en Libye et impact sur les pays voisins», «Coopération transfrontalière, coordination des opérations, échange d'information, interconnexion des bases de données», «Approche policière inclusive, intégration des communautés frontalières, exploitation des synergies et des ressources, renforcement des capacités» et enfin «Défis et meilleures pratiques en matière de contrôle des frontières».Pour les organisateurs, il est question d'«identifier les défis imposés par le terrorisme et l'extrémisme violent et apporter des réponses appropriées à la sécurité des frontières face aux menaces et aux défis imposés par la crise libyenne». D'après des rapports récents, ajoutent les organisateurs, la lutte contre les terroristes en Irak et en Syrie «a suscité une tendance de certains groupes à tirer profit de la situation sécuritaire en Libye pour consolider leur position dans ce pays (?).Les implications de ce développement pour la Libye elle-même et pour ses voisins sont une source d'inquiétude. Des rapports font état de retour de combattants étrangers qui transitent pour rejoindre leur pays d'origine (?), ce qui constitue une problème majeur pour les pays voisins et imposent de sérieux défis aux forces de sécurité de la région».La nature même de la frontière avec la Libye, une vaste étendue poreuse, peu peuplée, tend, expliquent les organisateurs, à «compromettre la sécurité des frontières, rend les pays voisins, particulièrement la population frontalière, vulnérable et rend le passage facile aux marchandises illicites, notamment les armes, les munitions et les explosifs». Pour toutes ces raisons, les participants à l'atelier devront conjuguer leurs efforts pour identifier les menaces et les facteurs de leur propagation, harmoniser les actions qui favorisent le contrôle et la surveillance de l'espace frontalier et aller vers une coopération inter-Etats.


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