-Les règlements de sécurité alimentaire appliqués par la FDA (Food and Drug Administration) font peur aux producteurs algériens qui veulent exporter vers les Etats-Unis. Cette peur est-elle justifiée '
Je pense que la FDA a des exigences tout à fait surmontables. Ce n'est pas réellement un handicap. Cette autorité est chargée de faire attention aux produits qui rentrent sur le sol américain et de veiller à ce qu'ils soient des produits certifiés qui respectent les normes en termes de qualité et d'hygiène. C'est une affaire de santé publique. C'est dans ce sens qu'ils mettent en place des restrictions. Mais d'une manière générale, vous pouvez trouver aux Etats-Unis tous les produits qui existent dans le monde et cela signifie qu'ils ont tous répondu aux exigences de la FDA. Ce sont, à mon avis, des exigences acceptables. Depuis 2007 jusqu'à ce jour, la FDA n'a rien modifié dans sa réglementation par rapport à ce qui était en vigueur jusque là. Je pense que même l'Algérie a des conditions similaires pour certains produits qui viennent de l'étranger. Les exigences américaines vis-à-vis des produits algériens sont identiques aux exigences européennes en la matière. Simplement, les Américains font un peu plus attention car c'est tout le monde qui veut accéder à ce marché de 350 millions d'habitants.
-Certains estiment que les produits algériens sont parfois meilleurs que ceux qui sont importés des Etats-Unis, pourtant ils n'arrivent pas à s'exporter là-bas. Pourquoi '
Tout simplement parce que les hommes d'affaires algériens participent souvent à des foires à l'échelle européenne. Il préfèrent aller vers ces pays où ils maîtrisent davantage la langue. Beaucoup d'entre eux ont par ailleurs une méconnaissance du marché américain et gardent de lui l'impression d'une destination lointaine et d'un espace difficile d'accès, alors que finalement, les conditions sont les mêmes qu'en Europe. Je pense que c'est aux Algériens de dépasser ce stade européen et de regarder davantage vers les Etats-Unis.
-Ont-ils, selon vous, les moyens en termes de qualité et de compétitivité pour le faire '
Il est vrai que la question d'assurer une disponibilité du produit pose problème. Prenez l'exemple de la Californie qui détient 90% du marché mondial des fruits secs. Les producteurs là-bas sont organisés en coopératives afin de produire des volumes suffisants et c'est à partir de là qu'ils arrivent à exporter. Je pense que c'est ce qui doit àªtre fait en Algérie. Si je prends l'exemple de l'huile d'olive, elle est produite à Sig et dans l'Oranie, mais également au centre et à l'est du pays. Les producteurs de toutes ces régions doivent se mettre d'accord et se regrouper en coopératives de producteurs et d'agriculteurs. Ce n'est que comme ça qu'ils répondront à l'exigence du volume. Un agriculteur de l'Oranie ou de l'est ne pourra jamais accéder seul au marché américain, pas à cause de la qualité, mais plutôt à cause de la quantité. Il pourra expédier un ou deux conteneurs et c'est tout. Ensuite, il faudra attendre l'année d'après pour rééditer l'opération. Entre temps, les Grecs ou les Espagnols envoient des conteneurs toutes les semaines. Le problème est là.
-Y a-t-il des organismes algériens qui peuvent éventuellement assurer ce rôle d'intermédiaire nécessaire pour l'introduction du produit algérien aux Etats-Unis '
Non, parce qu'il faudrait qu'il soit connu aux Etats-Unis. Ce sont des gens qui ont déjà accès à tous les distributeurs américains. Il va donc falloir leur faire appel pour gagner du temps. Les exportateurs algériens doivent aller vers ces intermédiaires pour faire la promotion de leurs produits. Certes c'est coûteux, mais cela fait partie des frais à l'export. Aujourd'hui, il est devenu nécessaire d'investir dans le marketing parce qu'il y a une compétition féroce et tous les pays du monde veulent exporter vers les Etats-Unis.            Â
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Posté Le : 23/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Safia Berkouk
Source : www.elwatan.com