Algérie

Les excuses du gouvernement n'ont pas empêché la levée de boucliers en France Agression d'un élu français en Tunisie



Tunisie.
De notre correspondant
Le chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, a chargé le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Touhami Abdouli, de téléphoner à Jamel Gharbi, élu PS au conseil régional des Pays de la Loire, qui a été agressé par des salafistes pendant ses vacances en Tunisie, pour lui présenter des excuses au nom du gouvernement tunisien pour ce qui lui est arrivé, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
A cette occasion, M. Abdouli a réaffirmé la détermination du gouvernement à trouver une solution juridique à ce phénomène pour l'éradiquer de la société tunisienne. Rappelons que suite à cette agression, perpétrée en marge des incidents du jeudi 16 août à Bizerte, Jamel Gharbi a porté plainte. Il n'a cessé de mener, depuis deux jours, une campagne médiatique pour témoigner de son agression sur plusieurs médias français. Son histoire en elle-même n'encourage pas à venir en Tunisie.
«Ils ont commencé par nous agresser verbalement, alors j'ai dit à ma femme de s'enfuir avec la petite», n'a-t-il cessé de répéter.
Il y a eu ensuite «des coups sur la tête, le dos, la joue, un lynchage, c'était horrible, cauchemardesque.» Ma fille a hurlé : 'Ils vont tuer papa' parce que j'étais en sang, mais personne n'a bougé, personne ne m'a porté secours, j'étais lâché en pâture». En conclusion, ce Franco-Tunisien affirme ne pas vouloir remettre les pieds dans son pays d'origine pendant quelque temps.
De son côté, le gouvernement français a exprimé sa solidarité avec lui. En effet, l'ambassade de France à Tunis l'a pris en charge. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le président du Conseil régional des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, l'ont appelé pour le soutenir, d'après ses propres dires. Le pire, c'est que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déploré lors d'une conférence de presse l'absence d'aide de la population et de la police tunisiennes lors de cette scène de violence. «Ce type d'action ne peut pas être accepté», a indiqué M. Fabius, qualifiant l'incident de «très sérieux». «Il n'y a pas eu de réaction malheureusement pour l'aider ni, d'après ce qu'il m'a dit, des gens qui étaient là ni de la police», a-t-il poursuivi.
Pourtant, malgré les accusations de violences portées contre les salafistes et tout le tort qu'ils font au pays, un crime en lui-même, le parquet de Bizerte a décidé de libérer les quatre salafistes qui ont violemment agressé les organisateurs de la journée de soutien à la mosquée d'Al Aqsa.
Nombreux sont les articles parus depuis avant-hier dans les médias français suite à ladite agression notamment celui intitulé «Tunisie, le fascisme vert à l'offensive», paru hier dans le Nouvel Observateur et rédigé par son directeur, Laurent Joffrin. L'auteur a critiqué à la fois la réaction française et surtout la passivité du gouvernement tunisien.
Condamnation
Qualifiant ladite agression de «honteuse», M. Joffrin a affirmé que l'incident «appelle autre chose que la mollassonne protestation de forme présentée par les autorités françaises.» «L'inertie des forces de l'ordre tunisiennes est une insulte à la République française et un déni de justice à l'égard de cet élu qui est, de surcroît, un ami historique de la Tunisie.». Par ailleurs, analysant les différents événements survenus récemment en Tunisie, dont les protagonistes ne sont autres que les salafistes, M. Joffrin a déploré la passivité des autorités tunisiennes. Il a affirmé : «L'apathie de la police de Bizerte reflète celle du gouvernement tunisien tout entier, dominé par le parti islamiste ''modéré'' Ennahda.
Depuis des semaines, les gangs de salafistes multiplient les exactions, le gouvernement d'Ennahda n'a opposé à cette offensive que des protestations verbales lénifiantes et hypocrites.» N'échappant pas aux sarcasmes de Laurent Joffrin, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, a été également critiqué pour son manque de réactivité.
M. Joffrin a déclaré à son sujet : «Jusque-là considéré comme un démocrate incontestable, le président tunisien Marzouki a balbutié quelques bredouillis apaisants qui ne trompent personne.»


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