Algérie

Les excuses de l'émir de Sharjah



Les excuses de l'émir de Sharjah
Le gouverneur émirati de Sharjah, Sultan Bin Mohammed Al Qasimi, a présenté ses excuses au peuple algérien après ses déclarations sur «de Gaulle qui a offert son indépendance» aux Algériens.«Si nos frères algériens considèrent ces déclarations comme insultantes, je me dois alors de m'excuser et leur exprimer mon respect», a conclu le gouverneur dans son message cité, jeudi 22 mars, par l'agence de presse émiratie. Les excuses du responsable du Golfe viennent suite aux déclarations tenues, dimanche 18 mars, lors du Salon du livre de Londres, selon lesquelles «de Gaulle a offert l'indépendance de l'Algérie à Gamal Abdel Nasser».Le gouverneur de Sharjah et membre du Conseil suprême des Emirats arabes unis s'appuie pour confirmer cette assertion sur une discussion qu'aurait eue le général de Gaulle avec son très proche ministre de la Culture, André Malraux. «De Gaulle a posé la question à son ministre de la Culture : ??Comment pourrais-je gagner la sympathie des Arabes ''' Il lui a répondu : ??Il faut plaire au leader arabe Gamal Abdel Nasser. Si vous arrivez à avoir sa confiance, vous aurez tout le monde arabe avec vous.'' ??Et comment pourrais-je avoir Abdel Nasser à mes côtés ''' a encore demandé Charles de Gaulle.Et son ministre de répondre : ??En donnant l'indépendance à l'Algérie.'' De Gaule dit alors en évoquant l'Algérie : ??Maintenant, je les connais'', et il a travaillé pour l'indépendance de l'Algérie», avait rapporté l'émir de Sharjah. Dans son message repris par l'agence émiratie, Al Qasimi précise que ses propos «ont été mal interprétés». «Je connais l'histoire et mes déclarations au Salon du livre de Londres visaient à souligner la relation entre Charles de Gaulle et Monraud (sic).Et comment ce dernier l'influençait. Peut-être que mon discours a mal été compris à cause du résumé», estime-t-il. Dans son long message, le gouverneur de Sharjah est revenu sur la lutte du FLN. «De Gaulle était l'un des hommes les plus féroces dans son comportement avec nos frères en Algérie, les moudjahidine et les résistants, mais quand il était Président, son gouvernement a secrètement pris attache avec le FLN pour négocier», signale Al Qasimi qui se pique d'histoire et assume visiblement une certaine francophilie.Motus et bouche cousueMais le message de celui qui affirme avoir visité l'Algérie en 1986, lorsqu'il a rendu hommage à l'héroïsme des Algériens, est là aussi plein d'erreurs : la date du cessez-le-feu (le 13 selon l'émir), le nom du ministre français Malraux qu'il a écorché alors qu'il s'y réfère pour développer sa thèse, etc. Les déclarations mensongères ont fait vivement réagir les Algériens sur les réseaux sociaux (un hashtag a même été lancé), mais aucune réaction officielle des responsables de la Présidence et des Affaires étrangères ou des Moudjahidine n'est signalée. Du côté émirati, le ministre des Affaires étrangères, Anouar Gargache, a réagi aux déclarations de son compatriote.Ce dernier a affirmé, mercredi, sur son compte Twitter que «l'indépendance de l'Algérie a été arrachée au prix de lourds sacrifices consentis par son peuple et grâce à sa résistance qui a jalonné les sentiers de l'une des plus belles Révolutions». «L'amour que vouent les Emirats arabes unis à l'Algérie et leur admiration pour sa Révolution et ses lourds sacrifices ne sauraient être remis en cause», a-t-il écrit précisant que la dimension évoquée par Al Qasimi «concernait un des volets de la lutte du vaillant peuple algérien». Certains médias croient savoir que Mansour bin Zayed, vice-Premier ministre des Emirats, a appelé mercredi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, mais rien ne vient confirmer cette information.


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