Algérie

Les excommuniés


Des centaines d?élus communaux à travers le pays sont poursuivis par la justice pour de nombreux délits commis dans l?exercice de leur fonction. Autrement dit, plus de 700 édiles s?en sont rendus coupables de dilapidation de deniers publics, détournements, falsification de documents et autre corruption. Un chiffre effarant qui donne le tournis pour le commun des mortels. L?actualité nous fait part des uns qui « défilent » en procession devant les juges d?instruction au moment où d?autres croupissent en taule. Un mal qui prend de l?ampleur au sein de ceux que les administrés ont investis de leur confiance. A croire que la première magistrature de la commune est devenue une charge de plus en plus convoitée par les candidats postulants. Ceux-là mêmes qui, une fois en campagne, promettent monts et merveilles à la plèbe. Ceux-là mêmes qui daignent lors de l?agitation électorale prêter l?oreille aux petites gens, non sans leur faire miroiter des programmes que seuls eux sont en mesure de concrétiser. Des volontaires de la petite semaine sont là, battant des mains à chacune des phrases pour que celles-ci soient moins creuses. Pour qu?elles aient plus d?épaisseur. A chacune des joutes électorales locales, ils nous assènent cette phrase vérité : « Nous ne sommes pas comme les autres. » Ce n?est pas faux dans la mesure où, le temps que dure leur mission, l?indigence se révèle criante. Ils nous donnent la preuve par neuf qu?ils sont piètres que ceux qui les ont précédés. Une fois mandatés, ces commis de l?Etat n?hésitent pas à s?engraisser. A se bâfrer à loisir, l?espace d?un mandat en flairant les bonnes affaires qui ont pu échapper à leurs prédécesseurs. A arpenter les couloirs du siège de leur commune, non sans tourner le dos à l?administré. A gérer la cité comme on gère l?épicerie du coin. La journée réservée à l?accueil des citoyens, notre édile est rarement à son poste. « Il est en mission, en réunion, convoqué chez son supérieur, sinon dépêché sur les lieux d?un chantier? », vous lance péremptoirement sa secrétaire. Le plus dévoué d?entre eux s?excuse de ne pouvoir rien faire. Qu?il n?a pas les coudées franches. Mais il ne lui viendrait jamais à l?esprit de tirer sa révérence. N?est-ce pas que la mission du maire est une tâche taqlif et non tachrif ? Là, chers lecteurs, je vous renvoie au prochain code communal qui aura ? s?il verra jour ? toute la latitude de vous répondre.
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