Algérie

Les examens de passage, parlons-en



Au débat «A quoi servent les examens de passage?» du lundi 02/07/07, je voudrais apporter un commentaire et dire, noir sur blanc, ce qui me tient à coeur, moi, Algérienne, praticienne de la Santé publique, partisane de la vie et d'un certain bien-être généralisé. Qui se soucie du développement de la personne humaine algérienne? L'Etat ou le système ? Ou l'Algérien lui-même? Il a eu l'occasion de le faire, mais il n'en a pas voulu, il a préféré s'abstenir et laisser les autres décider pour lui, peut-être par indifférence ou par manque de maturité. Quand les injustices règnent et que le pourrissement dépasse toute dimension, lorsque l'Etat «vole» ses propres enfants qui se sont désistés auprès du LSP ou AADL, car les chantiers ne veulent pas se terminer et que les problèmes de cohabitation ont dépassé les limites supportables. L'Algérie aura essayé tous les systèmes éducatifs sur ses enfants en cherchant à améliorer leur niveau intellectuel, et quand ils en ont un haut, eh bien ils sont marginalisés ou cloîtrés dans des bureaux moisis poussiéreux, ceux-là mêmes sont écoutés très attentivement, leur savoir est extrêmement précieux pour les autres Etats. On dirait que l'Ecole algérienne veut se lancer le défi de former des «analphabètes» très performants, elle ne se soucie même pas de former l'enseignant, de le recycler, ni de sa condition sociale, et encore moins des élèves toujours obligés à prendre des cours particuliers, à droite et à gauche, car l'Ecole ne donne pas tout, et ces petits enfants dont les cartables sont trop lourds à porter, c'est la déformation de la colonne vertébrale garantie (scoliose), et encore qu'ils sont obligés de les transporter quatre fois pour jour, car l'établissement scolaire fait la double vacation. En Algérie, on s'ingénie à annuler les bons projets, même les écoles sont conçues comme des bâtisses immondes, aucun arbre ne vient égayer la cour qui est recouverte de petits gravillons glissants (je parle des écoles nouvellement bâties). En Algérie, les réformes ne servent qu'à asseoir les catastrophes et généraliser la médiocrité. Vous citez la Finlande et le Canada, à mon avis la comparaison paraît impossible. En Finlande où la perfection est le but recherché, le nombre d'habitants aide beaucoup car il n'est que de 4 millions seulement, comparé aux 40 millions d'habitants chez nous; c'est la quantité qui l'emporte. Comment peut-on faire face à la demande? Mais ne négligeons pas la qualité, parce que nous vivons dans un monde où seul le meilleur a des chances de survivre. Au fait, les responsables de notre nation ne se font pas de souci quant à l'école ou le contenu du programme scolaire, ni des diplômes de fin d'études pour la seule et unique raison que leur progéniture va étudier outre-Méditerranée ou outre-Atlantique et ceci depuis l'enfance et les programmes défaillants démodés ou indésirables sont testés sur la majorité des jeunes Algériens dont on cherche à neutraliser l'amour des études et du savoir. Les écoles d'ailleurs sont gaies et où il fait bon étudier et apprendre, le personnel est coopérant, agréable et surtout sait se faire respecter. Dans un des lycées de chez nous, à l'occasion du Mawlid ennabaoui, des élèves espiègles ont mis des pétards dans la poche du proviseur, qui a tout le temps l'air de dormir debout. Vous rendez-vous compte. Les surveillants et conseillers pédagogiques cherchent, par tous les moyens, à parler et à détourner les filles de leurs classes. Regardez où nous sommes arrivés, quand des «mourchidines» ne ratent pas une occasion pour vous faire la morale et parler de religion et de hadiths. Ils devraient, peut-être, éduquer ces fonctionnaires là, dont la place n'est certainement pas dans des établissements scolaires, ou plutôt si, mais pour se faire éduquer de nouveau. Parlons un peu de développement général, on dirait que l'Algérie ne comprend que l'Assima. Les grands et bons projets à l'Assima, les grandes firmes de production et de développement à l'Assima, les fonctionnaire sont mieux payés à l'Assima, même le football à l'Assima est d'un autre niveau, car les grands sponsors y sont concentrés. A l'Ouest et à l'Est toutes les équipes souffrent le martyre pour terminer la saison, quant au Sud..., les gens ne bénéficient même pas du gaz alors qu'il se trouve dans leur terre! Arrêtons la médiocrité et halte à la paupérisation du peuple algérien qui, jusque-là, a beaucoup souffert. Rendons-lui un peu d'espoir de belle vie; il le mérite bien car son pétrole se vend très bien (à 76 dollars). Il faut chercher les raisons qui poussent les gens à se suicider (phénomène nouveau chez nous) et à devenir harraga par excellence, les corriger et peut-être que là on aura fait un petit quelque chose pour développer la personne humaine algérienne.


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