Algérie

Les ex-prisonniers de la Libye interpellent Bouteflika



Les ex-prisonniers de la Libye interpellent Bouteflika
À leur retour des prisons d'El Gueddafi, les ex-détenus algériens interpellent le président de la République dans une lettre dans laquelle ils déplorent leur situation socioéconomique et leurs conditions de vie. « Nous avons été poussés à suivre le mauvais chemin dans notre quête d'une vie digne et équilibrée (') L'Etat algérien y a contribué de par ses administrations caractérisées par la corruption, la bureaucratie et la partialité », lit-on dans la lettre adressée par l'ensemble des ex-prisonniers algériens libérés des prisons libyennes, entre 2007 et 2009. Dans la lettre parvenue à El Watan week-end, les ex-détenus qualifient leur vie après leur libération de « résultats de ceux qui infectent l'administration algériennes et exigent des pots-de-vin aux jeunes Algériens ambitieux dans un pays où le terrorisme administratif les pousse à la dérive », déplore l'auteur de la lettre. Abdelhamid Ramdani, libéré le 7 septembre dernier, dresse un tableau sombre et « menaçant » sur la vie des ex-détenus en ' Algérie. « Il y a des ex-prisonniers qui ne travaillent pas depuis leur libération en 2007. Comment voulez- vous qu'ils restent dans le pays. Ils sont poussés, malgré eux, à traverser la mer ». « Le phénomène des harraga n'a pas apparu du jour au lendemain.Il en découle de ce qu'exercent comme méthodes malsaines certaines parties à la tête de l'Etat », s'insurge-t-il. Ce dernier et ses collègues ex-détenus sollicitent dans la correspondance « l'intervention personnelle du président de la République afin de nous faire valoir nos droits, à savoir faciliter l'attribution des aides de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), et au logement afin d'éviter la perdition d'une jeunesse revenue d'un autre pays pour ne trouver ni murs pour l'abriter ni avenir pour la rassurer ». Logements, chômage et conditions de vie précaires sont le quotidien de la majorité des ex-prisonniers, notamment ceux des régions éloignées du sud du pays, telles que Oued Souf et Illizi. « Tous ceux qui ont séjourné dans les prisons libyennes se sont retrouvés, à leur retour, sans logement les abritant avec leurs familles respectives », dénonce le document. Même son de cloche chez Saoud Saoud Benlamine, 34 ans, de Oued Souf, libéré lundi dernier avec Abderrahmane Sakhri. « Les retrouvailles avec mes proches se sont très bien passées, mais j'appréhende déjà la vie qui m'attend sans logement ni emploi », craint-il.


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