Algérie

"Les événements ont démontré que Bouteflika ne sait pas tout"




Ils s'accordent à dire que tous ces événements n'ont fait que les renforcer dans leur conviction.Les membres du Groupe dit des "19-4", signataires de la lettre accompagnée d'une demande d'audience adressée le 1er novembre dernier au président de la République Abdelaziz Bouteflika, se disent "plus que jamais déterminés" à aller au bout de leur initiative, surtout que les derniers événements enregistrés sur la scène nationale n'ont fait, d'après eux, que les conforter dans leur démarche. Tour à tour, la moudjahida Zohra Drif, Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, le moudjahid Abdelkader Guerroudj et Badiaâ Sator, cadre de l'Etat à la retraite, ont pris la parole pour commenter l'actualité marquée, notamment par le passage en force d'une loi de finances largement contestée, les insultes proférées par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani contre Louisa Hanoune, la condamnation du général Hassan et la déclaration de l'ancien patron du DRS, le général-major Toufik.Les cinq animateurs du point de presse s'accordent à dire que tous ces événements n'ont fait que les renforcer dans leur conviction que "le président ne sait pas tout" à propos de ce qui se passe dans le pays, et particulièrement dans les arcanes du pouvoir. "Un mois après notre lettre, les faits nous ont donné raison. Le Président n'est pas totalement informé de ce qui se passe au niveau du pouvoir qui est pris en otage par un pouvoir parallèle", estime Zohra Drif qui voit dans les derniers événements enregistrés à l'APN le signe que le chef de l'Etat est déconnecté de la réalité. "Je sais que jamais Bouteflika n'aurait été d'accord avec ce qu'ont fait les députés qui prétendent représenter le FLN, c'est-à-dire son propre parti", affirme la moudjahida qui qualifie ce qui s'est tramé et "de nuit" autour de la loi de finances 2016 de "coup d'Etat institutionnel".Elle a ensuite cité nommément le chef du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemai, comme étant celui qui a été chargé de revoir les amendements de la loi de finances alors qu'il n'est pas membre de la commission des finances de l'APN. Pour Abdelkader Guerroudj, cela s'applique également au cas du général Hassan et le président Bouteflika n'aurait jamais agi ainsi avec un gradé de l'armée. "Le général Hassan a été malmené. Je sais que le Président n'aurait jamais accepté qu'un général soit traîné dans la boue comme l'a été Hassan", martèle-t-il à ce propos.Louisa Hanoune s'est ensuite fendue d'un témoignage à propos de ce que pense le président Bouteflika du général Toufik, lui qui s'est confié à elle lors d'une audience qu'il lui avait accordée en janvier 2014. "Bouteflika m'a dit en personne que le général Toufik est un patriote jusqu'à la moelle. Son souverainisme est même parfois agaçant. De même qu'il m'a dit à propos de sa probité que c'était la probité elle-même", assure la SG du PT qui affirme que le chef de l'Etat lui avait également dit beaucoup de bien sur les compétences, notamment en prospective de l'ex-chef du DRS. Elle a, par ailleurs, révélé que des députés issus du FLN et du groupe des indépendants à l'APN vont lancer très prochainement une initiative pour dénoncer ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale.À propos des insultes proférées par le SG du FLN contre Louisa Hanoune, le président de la Laddh les a considérées comme un appel au crime, alors que M. Guerroudj dit ne pas se reconnaître "dans ce FLN qui insulte".H.S.




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