Les Européens appellent à une trêve humanitaire

Des pays européens ont lancé hier un appel conjoint, auquel a adhéré aussi le chef de la diplomatie de l'Union européenne, en faveur d'une "trêve humanitaire" en Libye, lit-on dans des extraits du communiqué rendu public en fin de matinée. "Nous voulons unir nos voix à celles du Secrétaire général de l'ONU (Antonio) Guterres et de son représentant spécial par intérim pour la Libye, Stéphanie Turco Williams, dans leur appel à une trêve humanitaire en Libye", affirme le communiqué, alors que le pays connaît lui aussi la crise sanitaire provoquée par le Covid-19. "Nous appelons tous les acteurs libyens à s'inspirer de l'esprit du Saint Ramadhan, à reprendre les pourparlers pour un véritable cessez-le-feu", a déclaré le communiqué, signé par Josep Borrell de l'UE, Jean-Yves Le Drian de France, Luigi di Maio d'Italie et par Heiko Maas d'Allemagne.Cet appel intervient dans un moment d'exacerbation des violences armées dans l'ouest de la Libye, où le général Khalifa Haftar, bras armé des autorités parallèles de l'Est, poursuit son opération militaire malgré le revers qu'il a subi la semaine dernière face aux troupes du Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Serraj, internationalement reconnu. Des bombardements nocturnes continuent en effet à être menés sur des cibles civiles à Tripoli, avec un usage d'armes interdites par les conventions internationales, a accusé jeudi la représentante spéciale par intérim du SG de l'ONU en Libye, Stéphanie Williams. "Nous savons aujourd'hui que plusieurs types d'armes extrêmement dangereuses ont été fournies aux parties en conflit, nous parlons d'armes sur des sites urbains", a-t-elle déclaré, dénonçant les violations de l'embargo sur les armes en Libye par des parties étrangères, dont certaines sont signataires de la déclaration de Berlin du 19 janvier 2020.


Lyès Menacer