Algérie

Les étudiants toujours à l'avant-garde



La mobilisation exigeant le départ du système en place ne faiblit pas.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Hier mardi, les étudiants ont récidivé en organisant un rassemblement à la place de la Grande-Poste, en plein c?ur de la capitale, ponctué de la traditionnelle marche à travers la rue Pasteur pour s'engouffrer dans le tunnel des Facultés qui débouche sur la place Maurice-Audin, avant d'emprunter la rue Didouche-Mourad pour arriver, enfin, au point de départ, le jardin Khemisti, faisant face à la Grande-Poste.
Le long de cet itinéraire, les étudiants, beaucoup moins nombreux que d'habitude, le drapeau national en bandoulière, ont repris les traditionnels mots d'ordre du mouvement populaire né le 22 février dernier. Notamment «Système dégage», «FLN dégage» avec de nouveaux slogans à la lumière des derniers développements intervenus, installation du nouveau gouvernement et l'application des articles 102, 7 et 8 de la Constitution. Comme, par exemple, «Gaïd a activé l'article 102, le peuple a activé l'article 2019» avec son leitmotiv «Dégagez tous», «Si vous ne respectez pas notre existence, attendez-vous à notre résistance» ou encore «Non à la prostitution médiatique». Ce dernier slogan porté sur des affiches a été mis en application par les manifestants qui ont malmené une équipe d'Ennahar TV qui était en train d'interviewer un homme d'un certain âge à la place Maurice-Audin, une chaîne de télévision aux côtés d'une autre, Echourouk TV que les manifestants ont nommément citée, accusées d'exceller dans la désinformation et la manipulation. Intervenus au lendemain de l'annonce du départ du président de la République avant le 28 avril prochain, nombre de ces manifestants ont pris cette nouvelle pour un «poisson d'avril», un départ que des millions d'Algériens réclament depuis le 22 février dernier. «Pour moi, c'est une man?uvre de plus du Président mais surtout de ses proches pour sauver le système en place», affirme Lynda, étudiante de 21 ans. Pour notre jeune interlocutrice, «la démission de Bouteflika ne suffit pas puisque nous réclamons le départ de tous les symboles du système». Katia, sa camarade de promotion, abonde dans le même sens, voyant dans cette démission annoncée du président de la République, une simple opération de «diversion dans l'espoir de nous avoir à l'usure». Ceci même si elle avoue que c'est là le «début à la solution».
Au bout de cette marche, les étudiants ont organisé des débats autour de la suite à donner au mouvement avec l'accent mis sur la nécessité de maintenir le cap, celui du départ du système en place, en faisant face aux velléités de torpiller cette dynamique citoyenne.
A noter que parallèlement à cette marche des étudiants, des rappelés du service national durant la décennie noire du terrorisme mais également des notaires et des huissiers de justice ont tenu des rassemblements devant la Grande-Poste, les premiers professant leur fidélité à l'ANP et les seconds réclamant le départ du régime.
M. K.


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