Ils expriment un dépit, voire une colère face au manque de volonté de dialogue de leurs interlocuteurs.Depuis, dimanche passé, le département de langue et culture amazighes est paralysé par une grève illimitée des étudiants qui sont vraisemblablement très remontés contre leurs responsables. Ces derniers affirmaient hier, que le débrayage se poursuivra jusqu'à la satisfaction de toutes leurs doléances, avant d'ajouter que les revendications d'ordre essentiellement pédagogique ont été transmises à la chef de département en question, depuis le début du mois de janvier dernier.
Hier, au niveau de la faculté de langue amazighe, la colère des étudiants était perceptible. En plus de la grève qui se radicalise, ces derniers ont carrément occupé le département et fermé les bureaux et les classes. Pour les protestataires, la plate-forme de revendications remise début janvier n'a reçu que mépris de la part des destinataires. De nombreuses tentatives de les joindre pour d'éventuelles discussions ont buté sur le mur du silence et du refus. Et, c'est en fait, ce sentiment de se sentir méprisé, bien plus que les problèmes, qui a provoqué l'ire générale de ces derniers jours.
En effet, au début, les étudiants n'avaient pas décidé d'une grève illimitée. Pour alerter sur les mauvaises conditions, surtout pédagogiques, dans lesquelles ils étudient, ces derniers ont lancé un mouvement de grève cyclique, afin de ne pas perturber leur cycle d'étude. Ce n'est qu'après avoir attendu la réponse de la tutelle qui tardait à venir, que ces derniers ont constaté que les responsables ne réagissaient pas. Aussi, estiment-ils légitimes de réagir.
Ainsi, avec ce mouvement de protestation, l'université de Tizi Ouzou enregistre un autre cycle de turbulences qui survient après celui des étudiants du département d'anglais qui ont enclenché une autre grève dès les premières semaines de la rentrée. Jusqu'à hier, le même département de langue anglaise se trouve dans la même situation.
Cependant, un fait qui s'avère commun à toutes les colères qui éclatent dans diverses facultés est à signaler. En effet, dans tous les cas de grève enregistrés ces dernières années, les étudiants expriment un dépit, voire une colère face au manque de volonté de dialogue de leurs interlocuteurs, les responsables, notamment. Pratiquement, toutes les grèves ont été lancées suite à une longue attente de dialogue. Cette situation crée chez les étudiants le sentiment d'être méprisés d'où la grande colère omniprésente.
Cette colère est née en grande partie du sentiment de manque de considération et est hélas renforcée par celui d'être abandonné. En effet, ces dernières années, les étudiants souffrent d'une insécurité grandissante. A travers les facultés, les étudiants se font agresser par des inconnus dans l'enceinte même de leurs résidences et campus. Des marches et des grèves ont été organisées en vain, durant plusieurs années. Toutefois, les campus les plus touchés par ce fléau sont ceux de Tamda et Boukhalfa. Plusieurs étudiants ont été agressés au coteau alors que d'autres ont été carrément assassinés devant l'enceinte de l'université.
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Posté Le : 01/02/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com