Les étudiants non-voyants vident leur sac

En plus des problèmes socio-pédagogiques auxquels ils sont confrontés au même titre que tous les autres étudiants, les non-voyants font face à certaines carences spécifiques. Pour plus de détails, le président de la section d'Oran du Forum universitaire des non-voyants, M. Laroussi nous a rappelé l'objectif assigné au Forum, fondé en 1995, se résumant à la prise en charge des problèmes particuliers des étudiants non-voyants qui fréquentent tous les établissements de l'enseignement supérieur, ainsi que leur situation après leur cursus. Notre interlocuteur signale que pas moins de 25 étudiants sont recensés à Oran et que 70 autres diplômés activent dans divers secteurs, parmi lesquels 4 enseignants universitaires. Pour résumer les problèmes, M. Laroussi nous renvoie à une note ministérielle destinée à tous les chefs d'établissements du supérieur, ainsi qu'au directeur général de l'ONOU portant sur l'amélioration des conditions d'études et de vie des étudiants non-voyants. Ce document daté du 29 mars 2000 et signé par le ministre de l'époque, Amar Sakhri, est resté sans application, devait nous préciser notre vis-à-vis. Ce document de référence a été la synthèse de la réflexion menée par les étudiants non-voyants qui avaient pris part à une rencontre nationale autour du thème : les non-voyants et l'université. A l'époque, les chiffres officiels faisaient état de 150 étudiants, un chiffre qui a exigé l'adoption d'une démarche adaptée pour leur assurer les chances de succès à leurs études. Cette note ministérielle instruit les gestionnaires à faciliter le cursus par la mise en place de moyens didactiques spécifiques, notamment la disponibilité des ouvrages en braille, un temps supplémentaire lors des examens à savoir plus 1/3 du temps imparti à l'épreuve en application aux orientations de l'UNESCO, l'accès à l'UFC, la délimitation de places pédagogiques dans les salles de cours et amphis ainsi que plusieurs autres recommandations. « Mais de tout cet arsenal d'orientations, 8 ans après, rien n'a été concrétisé », a tenu à souligner M. Laroussi. Ceci étant, les mêmes revendications sont reconduites à travers une correspondance adressée au ministre de tutelle après sa dernière visite à Oran. Cette démarche semble avoir apporté ses fruits, dans la mesure où le rectorat de l'université d'Oran a pris attache avec des représentants du Forum et que des solutions devraient être trouvées, à commencer par la généralisation du braille et l'acquisition de micro-ordinateurs à synthèse vocale.