Algérie

Les étudiants insistent sur la transition



Pour la 14e semaine consécutive, les étudiants ont bravé la chaleur caniculaire, le jeûne et les forces de l'ordre pour réclamer le vrai changement.Une image qui résume a elle seule l'acte XiV de la mobilisation estudiantine: l'avenue de l'ALN (ex-Moutonnière) en contrebas de la wilaya (siège) complètement bouclée par les forces de l'ordre. Des milliers de jeunes étudiants leur font face formant un cortège géant en scandant les hymnes du Hirak. On est au bord de l'affrontement, on se regarde comme des chiens de faïence, mais la sagesse de cette jeunesse finit par l'emporter. En effet, pour le 14e mardi consécutif, les étudiants ont encore une fois offert une démonstration de force, de pacifisme et de sagesse. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à avoir défilé à travers les rues du pays. À Alger, les forces de l'ordre ont tenté de «saborder» cette marche hebdomadaire. Ils ont été déployés en force, notamment au point sensible où a l'habitude de se rassembler cette future élite, à l'image de la place Maurice-Audin, le tunnel des Facultés et la Grande Poste. Les chemins menant vers l'APN et le Palais du gouvernement pris d'assaut ces deux dernières semaines par les étudiants, ont également été fermés. La Blanche était devenue bleue en ce 22e jour du Ramadhan. Elle va néanmoins vite reprendre les couleurs... nationales. Tel un raz de marée, les étudiants ont déferlé sur les rues d'«El Bahdja». Ils ont réussi à contourner les «pièges» de la police pour atteindre leur objectif qui est de marcher pour faire entendre leur voix et réclamer le véritable changement. Ainsi, on a eu droit à un rassemblement géant en face de la Faculté centrale et des marches à travers les ruelles adjacentes. Ils ont également tenté de marcher vers la nouvelle place du Hirak qu'est «sahate Chouhada», mais les URS les ont stoppés sur l'avenue de l'ALN où ils ont été bloqués pour un bon moment. Toutefois, pour éviter de subir les foudres de la police comme la semaine dernière, les sages insistaient à ce qu'il n'y ait aucun contact entre les deux parties. «Ils nous bloquent s'il veulent! Pour nous l'essentiel c'est de sortir et se rassembler pour maintenir la pression», soutient Adam, l'un des encadreurs de la marche. «C'est ce que j'estime que nous avons encore une fois réussi à faire avec brio. Regardez tout ce monde», ajoute-t-il, avant de se mettre à entonner l'hymne national avec ses milliers de camarades. Magnifique, ça donne des frissons! Tout comme cet incroyable «clapping» qu'ils nous ont réservé au niveau de la Grande Poste pour insister sur le fait qu'ils voulaient une République civile et non militaire. Les «djoumhouria madania machi Aâskaria» (République civile et non militaire) accompagnaient les applaudissements de ce «clapping». Les étudiants ont aussi insisté sur la primauté du civil sur le militaire, tout en demandant à l'armée de nous débarrasser des restes du pouvoir bouteflikien. Les jeunes manifestants ont aussi réitéré leur refus de l'élection du 4 juillet, demandant son annulation pure et simple. Ils ont aussi traité de tous les noms d'oiseaux les deux pseudo- candidats qu'ils ont qualifiés de guignols. Ce refus des élections a été suivi d'une demande rapide de transition démocratique. «On le dit et on le répète koul youm massira hta trouh el isaba (tous les jours une marche jusqu'au départ de la bande mafieuse», criaient ces étudiants qui ont bravé la chaleur caniculaire, le jeûne et les forces de l'ordre, tout en gardant leur mobilisation intacte. Ça promet un vendredi des plus «chauds»...


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