"Si on veut réussir la reprise des études, il faut laisser le soin à chaque université d'en décider et à ses différentes composantes de s'asseoir autour d'une table pour élaborer une feuille de route réaliste", explique Tarik Braïk, un étudiant en électrotechnique.Face aux tâtonnements qui continuent de caractériser la reprise des études universitaires, les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont décidé de ne plus rester les bras croisés en subissant les décisions prises au niveau central et qu'ils considèrent comme "utopiques" car n'ayant pas pris, estiment-ils, en considération la réalité du terrain. "La feuille de route du ministère est utopique. Elle prouve que ses concepteurs veulent juste justifier une nouvelle fois une énième fuite en avant. Les propositions contenues dans cette feuille de route sont inapplicables sur le terrain. À titre d'exemple, personne n'ignore que la décision de placer un étudiant par chambre universitaire est impossible, sachant qu'il y a des résidences où il y a huit étudiants par chambre", explique Tarik Braïk, un étudiant en électrotechnique et membre de la coordination locale des étudiants (CLE). "Si on veut réussir la reprise des études à l'université, il faut laisser le soin à chaque université de décider de la date de la reprise et à ses différentes composantes de s'asseoir autour d'une table pour élaborer une feuille de route réaliste qui permettra de sauver l'année en cours et l'année à venir avec le moins de dégâts possible", explique ce représentant des étudiants, qui estime que "la manière d'agir du ministère porte atteinte aussi bien au statut de l'enseignant qu'à celui de l'étudiant qui se retrouvent de fait réduits au statut de citoyen de seconde zone". "L'université a besoin de plus d'autonomie. Cela, d'autant que la situation diffère d'une université à une autre.
À titre d'exemple, l'université Mouloud-Mammeri connaît une situation que d'autres universités ne connaissent pas, à savoir qu'il y a trois départements où l'année 2019-20 n'est même pas encore entamée, et ce n'est qu'en décentralisant la décision que cette situation pourra trouver une solution", a expliqué Tarik Braïk, qui plaide pour une démarche concertée entre l'administration de l'université, les enseignants, les personnels ATS et les comités des étudiants autour des modalités d'une reprise sereine et sans dégâts. Selon notre interlocuteur, les étudiants ne se contentent pas seulement de critiquer la feuille de route du ministère puisque, à l'université de Tizi Ouzou, ils participent depuis plusieurs semaines à l'élaboration d'une feuille de route "concrète" de reprise.
"Les facultés de génie électrique et d'informatique ont rendu publique une feuille de route qui est plus ou moins adéquate, car réaliste, de reprise des cours. En tant que comité d'électrotechnique, nous adhérons totalement à cette feuille de route. Elle peut, certes, faire objet d'amélioration, mais elle peut sauver l'année universitaire. Elle a été élaborée par les responsables de la faculté qui ont ensuite invité les enseignants et les étudiants à des réunions de concertation, et chacun a apporté sa contribution", a-t-il développé, avant de détailler le contenu de ladite feuille de route. "La feuille de route en question prévoit une reprise par vagues, et une vague représente 50% des étudiants du département, et dans chaque vague de 50% il y a des résidents et des non-résidents.
Chaque vague sera répartie en trois groupes, chacun de ces groupes est divisé en quatre sous-groupes et chaque sous-groupe aura droit à deux jours par semaine pour les Master 1 qui pourront ainsi effectuer six semaines d'étude. Un sous-groupe vient par exemple le dimanche pour deux TP, l'un le matin et l'autre l'après-midi, et le lendemain, il enchaînera avec quatre TD avant de céder la place à un autre groupe. Pour les L2 et les L3 ils auront droit à quatre semaines, à raison de deux jours tous les 15 jours", a-t-il détaillé, précisant, toutefois, que les examens ne sont pas encore à l'ordre du jour. "Ce qui urge pour nous, c'est d'abord de reprendre les études, de terminer le semestre et, par conséquence, de sauver l'année", dit-il.
Samir LESLOUS
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Posté Le : 31/08/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir LESLOUS
Source : www.liberte-algerie.com