Les étudiants épousent la volonté populaire

La célébration de cette Journée nationale de l'étudiant, ce 19 mai, s'est déroulée comme prévu, à savoir sous le signe de la confirmation des revendications du mouvement estudiantin en totale osmose avec le mouvement populaire né le 22 février. Les festivités habituelles organisées par les administrations en collaboration avec des organisations estudiantines qui leur sont acquises n'ont pu se dérouler comme prévu. Et pour cause, à l'Université d'Es-Senia 1, par exemple, des étudiants avec leurs camarades d'autres universités ont organisé un rassemblement et une marche à l'intérieur du campus. "Une délégation étrangère est attendue pour les festivités, nous voulons interpeller les membres de cette délégation et leur expliquer ce que nous faisons et pourquoi", ont-ils assuré. Certains d'entre eux ont tenu à faire part de leur ressentiment à l'égard des enseignants qui, disent-ils, "font pression sur nous pour qu'on reprenne les cours, avec l'administration et certaines organisations estudiantines, que nous avons rejetées. Ils font tout par casser notre mouvement, mais nous n'arrêterons pas".Un autre étudiant, plus virulent, lâche : "Ils (les enseignants, ndlr) n'ont même pas créé un syndicat à eux, comment veulent-ils défendre leurs droits, les droits en général '" Les étudiants ont d'ailleurs tenté de convaincre quelques enseignants de se joindre à leur marche, en vain. Quant à la visite de la délégation étrangère, elle n'a pas eu lieu. "Probablement qu'ils ont annulé la venue de cette délégation ou l'ont reportée de crainte qu'elle ne soit déviée par les étudiants", nous a-t-on confié. Plus loin, à la faculté IGCMO, annexe de l'université de Med-Boudiaf ex-USTO, un sit-in et des prises de parole ont été tenus par les étudiants. Les débats ont tourné autour de l'engagement des étudiants à poursuivre la contestation et la mobilisation. Mais pas seulement. "Nous sommes avec le peuple, la population et sa volonté de choisir et prendre en main son destin. De par le monde, et l'histoire le montre, les mouvements de contestation des étudiants sont une force incontournable", lancera un animateur du mouvement estudiantin.
D. LOUKIL