Algérie

Les étudiants empêchés de marcher à Alger



Craignant que la marche hebdomadaire de chaque mardi coïncide avec le premier jour de l'Aïd, des étudiants ont décidé de décaler de deux jours cette manifestation à Alger. Ils étaient quelques centaines à tenter d'organiser une marche dans le centre de la capitale, hier. Mais la marche a été empêchée par les forces de l'ordre. Des dizaines de manifestants ont été interpellés.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Leur nombre était réduit, mais ils ont tenu à marquer le coup. Vers 11h, quelques dizaines d'étudiants, ne portant ni banderoles ni pancartes, ont entamé la marche à partir de la Fac centrale, en scandant «Algérie libre et démocratique» et «Nous marcherons jusqu'à la réalisation du changement».
Dans un premier temps, les agents de l'ordre ont encerclé les manifestants dans un coin près de la Grande-Poste. Puis, ils ont essayé de les reconduire vers l'intérieur de la Fac. Arrivés devant le portail, les étudiants ont refusé de rentrer.
Les policiers commencent alors à les bousculer. «Nous sommes des étudiants, pas des terroristes», «Dawla madania machi policia (Etat civil et non policier», «Y a pas de négociations ni de dialogue avec les bandes», ont répondu les manifestants.
Les agents de l'ordre ont essayé de repousser même les journalistes, venus couvrir la marche. Ils ont dispersé également les citoyens qui observent à partir des trottoirs la scène et dont certains ont voulu rejoindre les étudiants en criant à l'adresse de la police, «Hagarine hagarine». Un policier a poussé son zèle jusqu'à vouloir jouer au gardien de la morale, en embêtant un couple.
«Tu observes le jeûne '», demande le policer au jeune homme. «Oui», répond le manifestant. «Mais tu n'as pas le droit de toucher sa main, elle n'est pas ta s?ur», lui lance le policier sans aucune gêne. Mais lorsqu'il s'agit de bousculer et de pousser les manifestants, aucune distinction n'est faite entre les étudiants et les étudiantes.
A midi, les agents de l'ordre lâchent un peu du lest. Les manifestants se libèrent et entament une marche sans savoir vraiment dans quelle direction.
Ils sont rejoints par plusieurs dizaines d'autres étudiants. Ils empruntent la rue Arezki-Hamani ex-Charasse, avant de rejoindre la rue Hassiba-Ben-Bouali. Les manifestants ont poursuivi la marche jusqu'à la fin de la rue où un dispositif sécuritaire les attendait de pied ferme. C'est à quelques dizaines de mètres du rond-point de la place de 1er-Mai.
En tentant de forcer le cordon sécuritaire, les manifestants ont été brutalement repoussés et plusieurs d'entre eux interpellés.
Ils rebroussent alors chemin et observent un rassemblement au niveau de la place de la Liberté de la presse. Encerclés, ils lancent certains slogans habituels avant d'entonner l'hymne national et marquer ainsi la fin de la manifestation.
Mais juste à la fin de l'hymne national, la police donne de nouveau l'assaut pour disperser les étudiants. Plusieurs autres ont été embarqués dans les fourgons cellulaires.
En colère, les manifestants se dirigent vers le commissariat central au boulevard Amirouche, en passant par la route longeant la gare Agha. Ils ont exigé la libération de tous les étudiants arrêtés.
K. A.


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