Algérie

Les étudiants du pôle Tamda contre les cours du samedi



Les étudiants du pôle Tamda contre les cours du samedi
Le manque de salles de cours et d'amphithéâtres au pôle universitaire de Tamda de l'université Mouloud-Mammeri a contraint l'administration d'exiger des étudiants de première année d'étudier le samedi.Une décision qui n'est pas du goût des étudiants qui ont décidé de sécher les cours programmés ce jour-là.«Nous refusons de suivre les cours un jour de week-end pour la simple raison que cette programmation ne nous arrange pas. Beaucoup d'étudiants habitent loin et ne disposent pas de chambres à la cité universitaire. Ils ont des difficultés à trouver un moyen de transport car les samedis, la majorité des transporteurs ne travaillent pas», confie Samir, un étudiant originaire de Larbaâ Nath Irathen, inscrit en première année de sciences sociales. «Comment se fait-il que les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri, inscrits dans les autres campus, comme Hasnaoua et Bastos, ont droit à deux jours de repos et nous, on nous impose de suivre les cours un samedi et de ne disposer que de la journée de vendredi pour nous reposer», interroge notre interlocuteur rencontré dimanche dernier devant le portail de l'université. Même son de cloche chez Feriel, étudiante en biologie. Elle nous fait part de l'appel lancé par un collectif d'étudiants. «Nous avons refusé de suivre les cours un jour de week-end. L'ensemble des étudiants des différents départements ont répondu à l'appel pour boycotter les cours ce jour-là», nous dira-t-elle, non sans préciser que la décision de l'administration de programmer des cours un jour de week-end est insensée. «C'est vrai qu'il existe un déficit en salles de cours à l'université de Tamda, mais au lieu de trouver une solution en accélérant les travaux des chantiers en cours, les responsables n'ont fait qu'empirer les choses en décidant de transférer les étudiants d'autres filières au niveau de notre campus. Une situation qui crée une surcharge en matière d'effectif estudiantin alors que le campus connaît un grand déficit en salles et en amphithéâtres», explique-t-elle. En effet, l'université Mouloud-Mammeri, qui a enregistré cette année l'inscription de 12 000 nouveaux bacheliers, accuse un déficit de 6000 places pédagogiques selon les chiffres fournis par les responsables de ce pôle universitaire de plus de 50 000 étudiants. Lors de sa dernière visite de travail et d'inspection du chantier de Tamda pour s'enquérir de l'état d'avancement des travaux de réalisation de 17 000 places pédagogiques et de 18 000 lits, répartis sur plusieurs lots, le wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad, a déclaré que 5000 places pédagogiques réparties sur 13 amphithéâtres et 2 instituts et 5500 lits seront livrés à la fin de l'année en cours. Ce qui permettra de réduire la pression sur l'université à la rentrée des vacances d'hiver, en janvier prochain. Le wali a demandé aux entreprises chargées de ces projets de «s'organiser pour respecter leurs engagements en renforçant notemment leurs chantiers en effectifs et par la révision des plannings de travail des équipes». Le recours à la résiliation de contrat et aux pénalités de retard «seront appliqués contre les entrepreneurs défaillants», a t-il mis en garde.«Que cessent les agitations fortuites à Tamda !» Dans un communiqué rendu public, la direction de l'université Mouloud-Mammeri avertit et rappelle à l'ordre tous les groupes d'étudiants qui sèment l'anarchie au sein du campus de Tamda et qui appellent à des grèves sans justificatifs, au risque d'êtres sanctionnés. «Les auteurs d'actes répréhensibles et d'entraves au fonctionnement de l'université seront traduits devant les organes disciplinaires prévus par la réglementation en vigueur et sanctionnés en conséquence», écrit la direction de l'université dans son communiqué. Selon elle, ces auteurs ne sont qu'un groupe d'étudiants qui agit dans le sens de la déstabilisation de la rentrée universitaire par l'incitation à la perturbation et au désordre. A son actif, une série de blocages par la force de l'accès au rectorat et d'entraves au fonctionnement de l'université en proférant toute forme d'incivilités et de menaces à l'encontre des responsables de l'université. Ce même groupe infiltré par des personnes étrangères à l'université se livre à une campagne de désinformation à travers des affichages pour détourner l'université de ses objectifs et missions, semant des rumeurs et lançant des appels à des marches et à des grèves totalement injustifiées et préjudiciables, à un moment où la principale préoccupation de l' étudiant doit être de se concentrer à ses études». «Dès lors, il n'y a plus place à l'agitation fortuite et aux perturbations injustifiées portant atteinte à l'intégrité des études et mettant en doute la validité des diplômes délivrés par notre université», est-il ajouté. Le communiqué se veut aussi un appel à la sagesse.Et pour cause, on pourra lire sur le même document : «Tout en appelant à la vigilance, la communauté de l'université Mouloud-Mammeri tient à rassurer les étudiants qu'elle œuvre inlassablement à user de tous les moyens légaux pour éviter toute forme d'action et de déstabilisation visant à entamer le temps pédagogique et l'exécution des programmes pour l'année en cours». Plus loin encore, on y lit un autre constat selon lequel «les préjudices et séquelles intellectuelles causés par les importants retards enregistrés en 2014/2015, sont loin d'êtres absorbés et se répercutent sérieusement sur l'année en cours. Les six mois d'oisiveté endurés par les étudiants ont laissé des traces difficiles à effacer, quels que soient les efforts de récupération fournis par les gestionnaires de la pédagogie, le corps enseignant et les étudiants eux-mêmes. Les répercussions sur l'année en cours sont visibles notamment au niveau des exercices des activités pédagogiques et risquent d'avoir des conséquences sur l'exécution des programmes si tout un chacun ne réalise pas l'ampleur du déficit laten».Dans le même communiqué, la direction de l'université tient à affirmer qu'elle s'emploie dans la mesure de ses prérogatives à mettre de l'ordre et à améliorer l'état général de l'université en attendant la réception prochaine du projet des 17 000 nouvelles places pédagogiques et des 18 500 lits en voie d'achèvement au campus de Tamda. «La livraison de ces deux projets apportera à coup sûr plus de commodités et d'espaces d'évolution à la communauté universitaire dans sa globalité». Par Ali Chebli et Katia Chaoutène




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