Algérie

Les étudiants d'Alger s'impliquent



À l'instar de leurs camarades de Béjaïa, de Tizi Ouzou, de Bouira ou encore de Sétif, les étudiants de l'université d'Alger 2 se sont impliqués, depuis cinq jours déjà, dans le large mouvement de protestation contre "la décision de la commission des finances de l'APN de rejeter un amendement portant sur la prise en charge et la généralisation de tamazight, dans le cadre du projet de loi de finances 2018". Entamé samedi dernier au c?ur de l'université de Bouzaréah, le mouvement a rassemblé, dès son premier jour, selon les manifestants, plus de 140 étudiants venus de différentes universités algéroises, afin de dénoncer ce qu'ils qualifient de "censure". Après l'entame d'une manifestation pacifique dimanche dernier à l'intérieur de la faculté des langues étrangères de Béni Messous (annexe d'Alger 2), les étudiants se sont retrouvés encerclés par un dispositif policier qui a, selon les dires des étudiants, "fermé le portail principal de la faculté", les empêchant, de ce fait, d'en sortir. Par ailleurs, une étudiante "a été frappée" tandis que six autres étudiants "ont été interpellés puis relâchés, quatre heures après, par la police", avant le quadrillage de l'entrée de la faculté, ont déclaré les étudiants. Loin de se décourager, l'ensemble des étudiants a organisé, le lendemain, au c?ur d'Alger 2, un rassemblement jusqu'à la mi-journée, rehaussé par la scansion de slogans et le déploiement de drapeaux et autres fanions en faveur de la cause amazighe. "Nous allons continuer notre action jusqu'à ce que le Parlement prenne véritablement en charge tamazight", dira un des manifestants. Et de renchérir : "On ne reprendra nos études seulement si la commission de l'APN revient sur sa décision. Parce que si nous ne résistons pas, notre langue sera opprimée." Répondant aux propos de hauts responsables qui ont qualifié les marches dans différentes régions du pays de "manipulation", l'un des étudiants s'exclamera : "Aujourd'hui, on voit ces mêmes personnes qui ont opprimé notre langue prétendre être ses défenseurs ; les grands manipulateurs dans l'histoire, ce sont eux ! Ils ont essayé de récupérer et de folkloriser tamazight par tous les moyens possibles". Et de conclure : "Mais tamazight, ce n'est pas ça. Elle doit être sérieusement prise en charge, avec son académie, son infrastructure et son déploiement à travers tout le territoire national."Yasmine Azzouz


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