Algérie

Les éternels bouchons des veilles de l'Aïd



Le 29e jour du mois de Ramadhan et précédant la nuit du doute a été marqué, comme à l'accoutumée, par une activité intense à tous les niveaux.

Le premier service à avoir été touché est celui des services et plus particulièrement les boulangeries, qui dépendent en grande partie de personnels habitant généralement en dehors des grandes agglomérations et contraints pour la plupart de rentrer chez eux pour fêter l'Aïd en famille. Hier, le pain a manqué dans quelques quartiers d'Oran et les boulangeries qui ont servi du pain sont celles gérées par les membres d'une même famille. Selon l'un d'entre eux, «la quantité de pain, y compris celle qui devait être livrée à des dépôts de pain, a été entièrement écoulée sur le comptoir. Il y a eu une hausse considérable de la demande. Ceci va nous faire perdre certains de nos gros clients potentiels. Il va donc falloir préparer quelques fournées spécialement pour eux et faire quelques rétorsions pour les 4 prochains jours, c'est-à-dire jusqu'au retour à la normale à partir de samedi prochain».

Aux halles centrales, l'activité était normale dans la matinée d'hier, avec des livreurs venus de toutes les wilayas de l'Ouest et les prix étaient, il est vrai, plus élevés que d'habitude. A M'dina Jdida, rien n'a changé et ce sont des milliers de personnes qui prennent d'assaut cet inévitable souk libre pour faire leurs achats, notamment les habits des enfants. Des retardataires viennent juste de percevoir leurs salaires et toutes les petites épargnes ont été englouties durant ce mois de grandes dépenses. A signaler également que de nombreux bureaux de poste étaient déserts du fait que tous les retraits à vue ont été effectués depuis un dizaine de jours, ceci en raison de l'ouverture de plusieurs bureaux de poste de 21 h à 23 h.

Concernant le transport ferroviaire, mis à part les départs du matin sur la capitale et sur l'axe Sidi-Bel-Abbès/Tlemcen, aucun engouement n'a été signalé. Idem pour les deux gares routières d'El-Hamri et Yaghmoracen, où la foule était restreinte. En revanche, c'est à la station de taxis, près du stade Ahmed Zabana, que régnait une activité inhabituelle: le taxi ne mettait pas plus d'un quart d'heure pour prendre le départ, alors qu'en temps normal l'attente peut atteindre une heure complète. Question tarifs, les personnes approchées estiment que les taxieurs légaux respectent les tarifs, mais il faudrait attendre les dernières heures de la journée de lundi pour s'attendre à une flambée des prix de la place, notamment avec l'arrivée des clandestins qui feront sûrement plier les retardataires. Pour la journée d'hier, c'est sans conteste la densité de la circulation enregistrée dans la plupart des axes qui est inhabituelle du fait qu'à partir de la mi-journée, des encombrements, voire des bouchons ont été constatées notamment à la rue de Mostaganem, l'avenue St Eugène et la pénétrante de Delmonte, l'avenue Benabderrazak, ainsi que plusieurs tronçons des périphériques. A noter également que l'approvisionnement en carburant semblait être normal du fait qu'aucun signe de pénurie n'est apparu dans les stations d'essence, les gérants ayant pris leurs précautions.

A Constantine, cette journée de veille de l'Aïd El-Fitr aura été une journée mémorable pour les employés des banques et des postes. Lundi, des centaines de personnes qui ont attendu la dernière minute se sont présentées pour retirer de l'argent. La bousculade était grande dans l'après-midi, ce qui a d'ailleurs fait réagir les responsables de la poste, qui nous affirment avoir renforcé plusieurs guichets, ouvert d'autres et donné le maximum de numéraire pour payer les clients. Et beaucoup supposent que ce sont des clients venus des villes voisines pour faire d'une pierre deux coups : retirer de l'argent et faire les boutiques pour habiller les enfants. C'est le même cas pour les banques du centre-ville, également prises d'assaut, mais à un degré moindre.

Il a été en outre remarqué une inquiétude chez de nombreux automobilistes. Par crainte d'une rupture de stock de carburant, ils se sont dirigés vers les stations pour faire le plein des réservoirs: «on ne sait jamais», disent-ils. Affirmation vite démentie par deux gérants de station qui affirment avoir les citernes bien garnies et qu'ils ont d'ailleurs passer commande.

A noter enfin que les marchés de fruits et légumes, les boucheries de viande blanche surtout, ainsi que les quelques épiceries situées à l'intérieur de ces marchés, pourtant bien achalandés, sont pris d'assaut.






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