C'est pratiquement chose faite. Ce que l'on pressentait fortement, avec l'arrivée du président Joe Biden à la Maison -Blanche, est en train de se concrétiser, lentement mais sûrement. Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a fortement souligné, lundi dernier, à l'adresse du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, la nécessité de procéder le plus rapidement possible à la nomination d'un envoyé personnel au Sahara occidental, après avoir clairement exprimé le soutien des Etats-Unis au processus de négociations politiques sous l'égide de l'ONU, entre les deux parties concernées, le Maroc et le Front Polisario. Cette déclaration est intervenue à la faveur d'une réunion virtuelle avec Antonio Guterres, selon le porte-parole du département d'Etat des Etats-Unis, Ned Price, qui a précisé qu'elle avait pour objet de «discuter des priorités américaines aux Nations unies». Les deux responsables ont examiné les conditions permettant de «travailler ensemble pour relever les défis régionaux et mondiaux et renforcer les principes et valeurs fondateurs de l'ONU et du système multilatéral, y compris la protection des droits de l'homme et de la dignité de chaque individu, quelle que soit sa citoyenneté, son appartenance ethnique, religion, sexe ou race», a, en outre, souligné M. Price. Et c'est à ce titre, explique-t-il, que le Secrétaire d'Etat Antony Blinken a clairement exprimé le soutien des Etats-Unis à une relance aussi rapide que possible des négociations politiques, laissant entendre que la «décision» de l'ancien président Donald Trump relative à la prétendue marocanité du Sahara occidental est, par-là même, sans objet. En affirmant son souhait de voir le secrétaire général de l'ONU accélérer la nomination d'un envoyé personnel au Sahara occidental, Blinken a eu, sans doute, à l'esprit le tout récent budget débloqué au profit d'une MINURSO qui, depuis plusieurs années, n'est rien d'autre qu'un organisme fantôme, soumis aux conditions et aux atteintes du royaume marocain qui lui dénie jusqu'à ses prérogatives diplomatiques. Il avait expulsé plus d'une soixantaine de membres de l'instance avant d'autoriser moins d'une vingtaine à regagner leur site sans que le SG de l'ONU ou le Conseil de sécurité ne s'en émeuve le moins du monde. On imagine ce qui serait advenu si tel avait été le cas dans d'autres pays, n'ayant pas la «couverture» de certaines puissances et de certains lobbies, notamment sionistes. Toujours est-il que Blinken et Guterres ont convenu de veiller à une coordination des efforts entre les Etats-Unis et les Nations unies sur cette question parmi d'autres, preuve que la nouvelle administration Biden suit avec une grande attention ce qui se déroule dans le territoire sahraoui, notamment en ce qui concerne les graves et nombreuses violations des droits de l'homme. Lors de son audition par le Sénat américain en vue de confirmer sa nomination, Antony Blinken avait déjà laissé entendre que les accords dits d'Abraham (normalisation entre l'Etat hébreu et certains Etats arabes dont le Maroc) devaient être soumis à un «examen attentif», une allusion limpide à la décision unilatérale de Trump et ses conséquences sur la politique traditionnelle des Etats-Unis. Depuis le 23 mai 2019, date de la démission contrainte et forcée pour des «raisons de santé» de Horst Kohler, le dossier sahraoui est dans l'impasse au niveau de l'ONU tandis que le Maroc a piétiné, en novembre dernier, l'accord de cessez-le-feu de 1991, entraînant la reprise de la guerre. L'ancien président allemand, nommé en juin 2017, avait déployé une grande énergie pour relancer des pourparlers au point mort, convoquant le Front Polisario et le Maroc à deux tables rondes à Genève, en décembre 2018, puis en mars 2019. mais il avait dû jeter l'éponge, écoeuré par les coups bas et les manoeuvres dilatoires du Maroc, soutenu au coeur même de l'ONU.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 31/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com