Les GIs ont enfin plié bagage. Après 8 ans d'occupation sans mandat onusien, les Américains quittent enfin l'Irak. Ce dernier a tourné, hier, la page de la présence américaine sur son sol en récupérant la dernière des 505 bases militaires dont disposaient les Etats-Unis. «Nous annonçons aujourd'hui avec fierté au peuple irakien le transfert de la dernière base militaire américaine. Nous tournons aujourd'hui la dernière page de l'occupation», a affirmé à la presse le représentant du Premier ministre Hussein al-Assadi. Il venait de signer avec le colonel américain Richard Kaiser les documents de transfert dans une salle de cette base appelée Imam Ali par les Irakiens et Camp Adder par les Américains. «Les Américains quitteront la base dans les 72 heures, et il n'y aura plus de présence après le 25 décembre», a-t-il ajouté. Cet immense camp est situé au sud-ouest de Nassiriya, à 305 km au sud de Bagdad, à la lisière de la ville antique d'Ur, où est né selon la Bible le patriarche Abraham. Ce transfert marque symboliquement la fin de la présence militaire américaine, même si ses soldats ont en principe jusqu'à la fin de l'année pour partir. Il ne reste plus aujourd'hui que 4 000 militaires contre près de 170 000 hommes en 2007, année où, et selon un officier américain, il y avait eu jusqu'à 15 000 soldats sur cette base. «Ces derniers mois, il y a eu quatre attaques à la roquette sans faire de victimes», avait indiqué avant la cérémonie cet officier américain. Les Etats-Unis avaient accusé des groupes liés à l'Iran de commettre ces attaques, ce qu'avait démenti Téhéran. A l'origine, Imam Ali était une très importante base aérienne utilisée, notamment, durant la guerre avec l'Iran entre 1980-1988. Elle avait été lourdement endommagée lors de l'opération Tempête du désert, quand les forces alliées sous la conduite des Etats-Unis avaient bouté hors du Koweït en 1991 les forces de Saddam Hussein. Pour sa part, l'Otan organisera, aujourd'hui, une cérémonie de départ à Baghdad. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, avait annoncé lundi l'arrêt de la mission de formation engagée en Irak, après le refus de l'Irak d'accorder l'immunité aux membres de l'Alliance atlantique. Fin 2010, la mission de l'Otan avait un effectif de l'ordre de 180 personnes, la contribution la plus importante étant celle de l'Italie. Elle a formé plus de 5 000 soldats et 10 000 policiers, et fourni des équipements militaires d'une valeur supérieure à 115 millions d'euros, selon l'Otan.Désormais, les 900 000 hommes et femmes des forces irakiennes auront la lourde tâche d'assurer seuls la sécurité du pays alors que les insurgés, Notamment, Al-Qaïda, bien qu'affaiblis, peuvent encore faire couler le sang. Ils devront aussi empêcher la résurgence des milices sans pouvoir faire appel à l'aviation et au soutien des Américains. C'est ce pari qu'ont pris les autorités irakiennes en refusant d'accorder l'immunité demandée par les Etats-Unis pour laisser encore quelques milliers de militaires sur place. En fait, il y aura désormais 157 soldats américains pour poursuivre l'entraînement des troupes. «L'Irak va être confronté à des défis lancés par les terroristes et par ceux qui vont essayer de diviser le pays, mais les Etats-Unis resteront aux côtés des Irakiens», a assuré jeudi le secrétaire d'Etat à la Défense Leon Panetta.
R. I.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : la internationale
Source : www.latribune-online.com