Algérie

Les Etats-Unis esseulés à l'ONU



Les quatre membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir la France, la Chine, le Royaume-Uni et la Russie, ont tous rejeté la décision américaine évoquant une démarche qui risque de mettre en péril le processus de paix au Moyen-Orient.Les Etats-Unis sont apparus lundi soir totalement isolés à l'ONU après avoir opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité rejetant la décision du président Trump sur El-Qods occupé. Les Etats-Unis, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, ont entraîné par leur veto le rejet de la résolution, présenté par l'Egypte au nom des pays arabes. Dans une rare unité, les 14 membres du Conseil de sécurité, ont voté pour ce texte qui affirmait que "toute décision et action visant à modifier le caractère, le statut ou la composition démographique de la ville sainte d'El-Qods n'ont aucun effet juridique et sont nulles et non avenues".
Le texte demandait également à tous les Etats de s'abstenir d'établir des missions diplomatiques à El-Qods occupé, en application de la résolution 478 (1980). Le texte exigeait des Etats de respecter les résolutions du Conseil concernant la ville sainte et de s'abstenir de reconnaître les actions et les mesures qui y sont contraires. L'échec de l'adoption de cette résolution intervient dans un contexte tendu au Moyen-Orient. Le coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nikolay Mladenov, qui est intervenu peu avant le vote a décrit aux membres du Conseil le regain de tensions dans la région depuis l'annonce de la décision américaine. Peu ébranlée par ces condamnations, l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Nikki Haley, a déclaré qu'elle avait eu recours au veto "sans joie mais aussi sans hésitation", considérant que le vote d'aujourd'hui était une "insulte et un camouflet" que les Etats-Unis n'allaient pas oublier. La déléguée a rappelé qu'il s'agissait là de son "premier veto" depuis sa prise de fonctions et aussi "le premier de son pays depuis six ans". Haley a soutenu, sans convaincre, que la résolution passée sous l'administration Obama, exigeant l'arrêt des activités de colonisation a "placé la paix hors d'atteinte en se positionnant entre les deux parties".
De son côté, le représentant de la Palestine, Riyad Mansour, a estimé que "le rejet total de la décision des Etats-Unis et le consensus international sur la ville sainte d'El-Qods ne pouvaient être plus clairs". "Le message est sans équivoque : toutes les résolutions du Conseil de sécurité relatives au statut de la ville sainte et le reste du territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 sont contraignantes juridiquement et doivent être respectées, sans objection ni exception", a-t-il affirmé.
Par ce veto, a-t-il poursuivi, "les Etats-Unis ont raté l'occasion de rectifier la mauvaise décision qu'ils ont prise le 6 décembre", restant ainsi "du mauvais côté de l'Histoire". Si cette décision n'a pas d'effet juridique, elle a cependant affecté le rôle des Etats-Unis dans les négociations de paix, a noté Riyad Mansour. "El-Qods demeure le coeur de la Palestine. C'est notre capitale politique, religieuse et culturelle. L'histoire, l'héritage, le quotidien et les aspirations de notre peuple sont entrelacés avec ceux de la ville sainte", a-t-il expliqué. Les quatre membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir la France, la Chine, le Royaume-Uni et la Russie, ont tous rejeté la décision américaine évoquant une démarche qui risque de mettre en péril le processus de paix au Moyen-Orient. "Sans accord sur (El-Qods), il n'y aura pas d'accord de paix", a déclaré le représentant de la France, François Delattre. "Cette action unilatérale aura des conséquences regrettables sur le terrain", a soutenu pour sa part le représentant de la Russie, Vladimir Safronkov, qui a demandé de remettre sur la table une proposition de Moscou d'organiser un sommet israélo-palestinien pour aider à la reprise des négociations directes. Dans une rupture spectaculaire avec la politique américaine au Moyen-Orient, le président Donald Trump a décidé unilatéralement de reconnaître la ville sainte capitale d'Israël au mépris des vives réactions de toute la communauté internationale. La quasi-totalité de la communauté internationale qui s'oppose à la démarche des Etats-Unis n'a jamais reconnu El-Qods occupée comme capitale d'Israël ni l'annexion de sa partie orientale en 1967.
R. I.


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