Algérie

Les Etats-Unis dans la guerre en Irak



Bush veut une autre image de l?Amérique L?initiative de Northrop Grumman « d?aider » essentiellement au développement de PME algériennes dans certains secteurs dits de pointe et de leur apporter assistance a de quoi susciter des interrogations sur les motivations que peuvent avoir des représentants du complexe militaro-industriel américain. D?autant que depuis la guerre en Irak, l?Administration Bush s?évertue à vouloir redonner une autre image de l?Amérique en action en dehors du territoire, image destinée essentiellement à « travailler » l?opinion dans les pays arabes et musulmans en priorité. L?occasion a été trouvée après la catastrophe provoquée par le tsunami en Asie du Sud. Toutes les télés du monde y compris les chaînes Al Djazira ou Al Arabia ont retransmis les images GI?s non armés, il faut le souligner, débarquant sur les plages indonésiennes ou sri lankaises accompagnés de véhicules amphibies débarquant des tonnes de vivres destinés aux sinistrés du raz de marée. L?armada américaine des porte-hélicoptères et autres navires de guerre a pratiquement servi de tête de pont pour l?acheminement des secours et de l?aide humanitaire jusqu?aux endroits les plus reculés et les plus isolés. Quelle belle image de solidarité ! Une image qui a fait pâlir de jalousie d?autres puissances militaires occidentales, à l?instar de la France qui n?a pu acheminer quelques éléments de sa flotte que dix jours après les Américains et qui se sont retrouvés en reste dans le déploiement de ce qu?on pourrait qualifier de nouvelles forces d?intervention sous le couvert de l?humanitaire. A telle enseigne que les gouvernants de certains pays ont vite compris les dangers que représentent ces nouvelles têtes de pont, comme l?Inde qui a d?emblée décliné l?offre de secours ou encore l?Indonésie qui n?a accordé l?autorisation à ces services de secours étrangers dans la région la plus touchée de l?archipel de Sumatra que pour quelques mois, arguant des questions sécuritaires dans la province d?Atjeh confrontée depuis plusieurs années à un mouvement de guérilla... On comprend aisément que George W. Bush, à la veille de sa seconde investiture, a toutes les raisons de dire que dorénavant l?objectif de son Administration sera de faire en sorte que « là où n?aime pas l?Amérique, on change d?avis et de sentiment et que toute suspicion à l?égard des Etats-Unis disparaisse. » Dès lors, il n?est plus étonnant de voir des marchands de canons consacrer quelque milliers de dollars sur les centaines de milliards qu?ils engrangent au cours de la guerre en Afghanistan et en Irak, à faire non pas preuve de philanthropie, mais plutôt de s?efforcer à relooker l?image ternie de l?Amérique par les guerres en Afghanistan et en Irak. Les fabricants de canon aussi Quant à Northrop Grumman, il faut savoir que ce groupe a pratiquement été « boosté » depuis l?arrivée de George W. Bush à la Maison-Blanche. Au point où aujourd?hui, il est le troisième groupe dans le complexe militaro-industriel américain après Lookheed Martin et Boeing. En effet, dans les guerres contre l?Afghanistan et l?Irak, le Pentagone a eu recours à l?armement sorti de chez Northrop Grumman (NG). Ainsi chaque exemplaire de l?avion bombardier furtif B2 utilisé dans les milliers de raids contre ces deux pays rapporte la bagatelle de 2 milliards à son constructeur tout comme les centaines d?avions sans pilote, les fameux drones qui ont servi à l?espionnage aérien avant de lancer les attaques militaires. Mais NG, ce n?est pas uniquement la fabrication de chasseurs ou de sous-marins, c?est aussi des technologies de pointe en matière de surveillance et de détection aérienne, les fameux AWACS, et surtout une avancée de pointe dans la défense antimissile, une des principales préoccupations de l?Administration Bush tient-on à souligner chez le groupe. Grâce à des rachats-fusions, NG est devenu en décembre 2002 avec l?acquisition de TRW, le troisième grand fournisseur d?armements des Etats-Unis. En une année en effet, entre 2001 et 2002, les contrats avec le Pentagone sont passés de 5,2 à 8,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 67% ! Une position qui va en se renforçant puisque en septembre 2003, le Sénat américain a voté le budget de la défense pour 2004 qui a réservé à NG une part léonine sur les 368 milliards de dollars. Des centaines de millions ont été dégagés pour lui permettre d?améliorer ses « fleurons » de défense, déjà utilisés par le Pentagone, comme par exemple l?avion de chasse EA-6B ou encore le fameux bombardier furtif B2 ou encore les engins volants sans pilote, les drones... En matière d?équipements, NG fournira au Pentagone pour des milliards de dollars : des sous-marins d?attaque de classe Virginie à raison de 2,6 milliards de dollars l?exemplaire, des navires amphibies de transport, facturés à 1, 3 milliard l?unité, etc. Mais tout cela n?a été possible pour NG, qui trouve aujourd?hui sollicitude auprès de l?Administration Bush que grâce à l?influence de certaines personnalités de l?entourage actuel du président américain et qui ont occupé auparavant d?importantes fonctions au sein du groupe et en premier Paul Wolfowitz, ministre adjoint de la Défense, chef de file des néo-conservateurs et qui fut pendant longtemps son consultant. Ainsi que l?actuel vice-président Dick Cheney, tout comme en ont fait partie l?actuel contrôleur général du Pentagone Dov Zakheim, alors que le sous-secrétaire d?Etat à la défense de l?Administration Bush, Douglas Feith a pendant longtemps exercé comme avocat du groupe. Alors de là à croire que NG serait d?une quelconque « aide » ou encore qu?il pourrait fournir à l?Algérie la moindre cartouche comme ont pu le supposer certains, c?est faire preuve d?un angélisme qui peut prêter à sourire.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)