Les Etats-Unis cherchent l'aide du renseignement pakistanais

Le Etats-Unis tentent de s'assurer du soutien des services de renseignement pakistanais dans l'effort de réconciliation mené par les autorités afghanes auprès des talibans repentis afin de mettre un terme à la guerre, a rapporté hier le New York Times. La nouvelle approche combine, selon le quotidien américain, des attaques continues menées dans les airs et au sol contre les rebelles, tout en encourageant le renseignement pakistanais à inciter les talibans au dialogue. Elle intervient alors que début octobre le président américain Barack Obama avait affirmé qu'il existait «certains liens» entre des groupes extrémistes et les services de renseignement pakistanais. Et récemment, l'administration américaine a multiplié les appels à Islamabad à couper les ponts avec le réseau taliban Haqqani, qui mène des attaques contre les forces américaines en Afghanistan depuis le Pakistan. Islamabad a démenti que ses services de renseignement entretiennent des liens avec le réseau. Des hauts responsables américains, dont la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, se sont rendus en octobre au Pakistan afin de presser Islamabad d'agir contre les rebelles, notamment le réseau Haqqani. Mais certains responsables des services de renseignement pakistanais ne voient pas forcément une réconciliation afghane d'un bon 'il, considérant que les talibans sont peut-être leur meilleur atout pour garder une influence en Afghanistan, souligne le quotidien. La nouvelle approche américaine intervient aussi alors que les espoirs de la Maison Blanche de parvenir aux grandes lignes d'un accord avant la conférence internationale sur l'Afghanistan le 5 décembre prochain à Bonn, en Allemagne, ont quasiment tous été abandonnés, ajoute le New York Times. Le quotidien souligne par ailleurs qu'au sein même de l'administration Obama la nouvelle approche est jugée avec scepticisme, en partie parce que le gouvernement pakistanais a mis en place sa propre stratégie.