Fragilisés par la crise sanitaire qui les a affectés sur le plan financier, les gérants des établissements de la petite enfance crient leur désarroi.Dans un courrier adressé par la Fédération nationale des établissements de la petite enfance au président de la République, les gérants de ces établissements réclament notamment un allégement de la mesure de limitation de la capacité d'accueil, fixée à 50%, ainsi que de revoir le nouveau cahier des charges pour pouvoir au moins maintenir leur activité.
Dans ce courrier, dont nous détenons une copie, ses rédacteurs ont relevé avec regret le fait que beaucoup de crèches se soient déjà retrouvées en faillite en cessant leur activité durant cette période de crise sanitaire.
"Celles qui arrivent encore à tenir le coup ne pourront jamais résister longtemps si la restriction de leur capacité d'accueil à 50% n'est pas levée dans un très proche avenir", ont-ils mis en garde.
Cette restriction, expliquent-ils, a des conséquences sociales, économiques et pédagogiques sur ces établissements et aussi sur les parents des enfants. Sur le plan social, ils ont affirmé que des mères actives, qui désirent inscrire leur enfant dans une crèche, ne trouvent plus de place à cause de cette restriction.
"Bien entendu, une telle situation profite à la création et à la prolifération de structures illicites qui se substituent aux crèches agréées", notent-ils. Sur le volet économique, ils ont expliqué qu'une telle situation risque de mener les établissements de la petite enfance à la faillite.
"Les parents qui ne trouvent plus de place dans ces structures, quant à eux, sont dans l'impasse, car cette situation contraint les mères actives à déserter leur emploi pour pouvoir garder leur enfant", ont-ils encore relevé.
Sur le plan pédagogique, si cette restriction tarde à être levée, une telle situation engendrera notamment un retard pour les nouveaux inscrits, ont-ils prévenu.
En ce qui concerne le nouveau cahier des charges, les rédacteurs du courrier considèrent qu'il est tout simplement démesuré et inadéquat à la réalité socioéconomique de notre pays.
À ce propos, ils ont expliqué que l'application du nouveau cahier des charges aura des répercussions directes sur le prix de la pension mensuelle d'un enfant, qui dépassera largement les 20 000 DA/mois, du fait que ce cahier des charges nécessite un investissement énorme et des moyens colossaux.
"Son application est aussi synonyme de privation des enfants de la basse et moyenne couche sociale d'accéder à une crèche", ont regretté les gérants des établissements de la petite enfance, pour qui ce cahier des charges, justifiant l'amélioration et le bien-être de l'enfant, alors que ces mêmes enfants ne disposent pas de toilettes ou d'eau propre dans les écoles publiques, est un paradoxe.
Au final, ils espèrent du président de la République une intervention plus urgente, afin de reconsidérer cette décision de limitation de la capacité d'accueil des crèches, ainsi que de revoir le nouveau cahier des charges jugé discriminatoire.
K. TIGHILT
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Posté Le : 21/02/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kouceila TIGHILT
Source : www.liberte-algerie.com