Il existe un gap entre la demande sur les matières premières nécessaires à l'industrie et l'offre disponible. L'incongruité de la situation a provoqué, sur les trois derniers mois de 2018, "des ruptures de stock à près de 26% de chefs d'entreprise du secteur public et à près de 13% de ceux du secteur privé". Telle est l'une des conclusions d'une enquête menée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des industriels, aussi bien privés que publics. L'étude a touché un échantillon de 445 entreprises et filiales, à savoir 181 publiques et 264 privées. L'approvisionnement en matières premières a ainsi fléchi, alors que la demande exprimée a augmenté, selon "près de 40%" des enquêtés du secteur public et "plus de 20%" de ceux du privé.Il a plié en fait sous l'effet de la baisse voulue par l'Exécutif des importations. Dans un contexte de crise économique, de forts déficits et de dérégulation du marché, le gouvernement a donné un tour de vis à sa politique d'importation, en espérant en réduire la voilure et booster la production locale. Mais les résultats recherchés sont loin d'être atteints. "Les ruptures de stock ont par ailleurs induit des arrêts de travail dans les deux secteurs", ainsi que le souligne l'enquête. L'étude relève, dans un autre registre, que les chefs d'entreprise des deux secteurs ont affirmé que "l'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges élevées, le remboursement des emprunts, ont continué d'influer sur l'état de la trésorerie des entreprises". Elle révèle en outre que "plus de 20%" des patrons des entreprises publiques et "près de 29%" de ceux du privé déclarent avoir rencontré "des difficultés à recruter, notamment du personnel d'encadrement et de maîtrise". Cependant, ajoute l'enquête, "près de 74% des enquêtés du secteur public pensent que même s'ils recrutaient du personnel supplémentaire, cela n'augmenterait pas davantage le volume de leur production actuelle".
Autre élément souligné dans l'étude : "Pour des raisons, essentiellement, de vétusté et de surutilisation des équipements, plus de la moitié du potentiel de production du secteur public et plus de 36% de celui du privé ont connu des pannes durant les trois derniers mois de 2018, engendrant des arrêts de travail allant jusqu'à 30 jours pour près de 25% des premiers et inférieurs à 6 jours pour la plupart des seconds." Dans un autre chapitre, "plus de 20% des chefs d'entreprises publiques et plus de 16% du ceux du privé n'ont pas satisfait toutes les commandes reçues". Ce qu'il y a cependant de positif au tableau des indications fournies par l'étude, c'est que l'activité industrielle a connu une tendance "à la hausse" et "la plupart des entreprises ont utilisé leurs capacités de production à plus de 75%" au 4e trimestre 2018. La demande en produits fabriqués a connu également "une hausse" pendant les trois derniers mois de 2018, notamment dans les branches des mines et de l'agroalimentaire.
Youcef Salami
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Posté Le : 12/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salami Youcef
Source : www.liberte-algerie.com