Algérie

LES EPREUVES ONT COMMENCE HIER



La plupart des quartiers de la capitale ont connu, hier, une ambiance particulière, empreinte de stress et d'impatience, c'est le jour J, celui du fameux bac, l'examen qui clôture douze années d'études. Les candidats se sont dirigés tôt en début de matinée vers les centres d'examen où ils ont été orientés. L'air décidé, ils ont entamé la première épreuve d'un examen mythique.
F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Hier en matinée, les ruelles tout autour du lycée dit du Petit-Bois de Bouzaréah ont été désertées en l'espace de quelques minutes alors qu'elles grouillaient de lycéens quelques minutes auparavant. En effet, les choses sérieuses ont commencé avec le début des épreuves du bac, à huit heures du matin. Quelques parents d'élèves se sont attardés devant le portail de l'établissement, histoire de commenter l'événement. Ils avouent avoir tenu à accompagner leurs enfants prétextant l'éloignement mais voulaient en fait s'assurer que tout se passait bien en cette journée particulière. Le dispositif sécuritaire déployé devant la porte de l'établissement rassure les parents qui expliquent que rien ne doit perturber le déroulement des épreuves. Et certainement pas l'intrusion de quelques voyous, comme commente un papa particulièrement stressé. Aux environs de dix heures du matin, un mouvement est observé dans la cour de l'établissement. Quelques élèves ont déjà terminé l'épreuve d'arabe programmée pour la plupart des filières dès huit heures du matin. Par le portail légèrement entrouvert, l'on aperçoit des candidats en train de fouiller un tas de cartables et sacs à dos en vue de prendre leurs affaires et quitter l'établissement. Ceux-là ont déjà terminé la première épreuve. Les automobilistes habitués des grandes artères de la capitale auront remarqué, eux, d'importants bouchons aux alentours des lycées où se déroulent les épreuves du bac, une grande partie des parents ayant décidé d'accompagner les jeunes candidats en voiture, jusqu'à la porte de l'établissement. Ceci d'autant que les candidats ne passent pas l'examen dans leur lycée habituel. La circulation a été plus fluide en milieu de matinée au niveau des voies rapides ceinturant la capitale et dans les artères du centre-ville. Plus bas dans le quartier de Bab El Oued, une heure plus tard, les candidats au bac sont facilement reconnaissables. Traînant en général en bandes et exhibant, commentant les sujets des épreuves de la matinée aux environs de midi, ils ont attiré le regard et la curiosité des passants. Certains, l'air stressé ou affairé, les autres commentant joyeusement leurs réponses. Ils ont eu une pause jusqu'à 15 heures. «Ça commence bien pour nous, l'épreuve de langue arabe est très abordable mais il reste encore d'autres épreuves et non des moindres, alors nous croisons les doigts » confie nerveusement le jeune Réda, à proximité du lycée Emir-Abdelkader. Avec ses amis, il a décidé de manger dehors et de papoter entre amis avant de reprendre l'épreuve de l'après midi. Ses copains et lui expliquent qu'ils ont voulu éviter «le harcèlement» et le stress de la famille et des amis qui voudront certainement savoir comment s'est passée la matinée. «Il sera bien assez tôt pour répondre à toutes les questions cet après-midi», commente malicieusement Réda. Il est 13h30, devant le lycée El Idrissi au 1er-Mai. Des candidats se sont installés devant le portail de l'établissement. La plupart d'entre eux révisent en prévision de l'épreuve de charia ou sciences islamiques prévue à 15 heures. Ici ce sont les candidats de la filière gestion qui examinent. Ils viennent de différents lycées des quartiers alentour comme d'El Madania, du boulevard des Martyrs ou du lycée Omar- Racim. «Ce fut un soulagement pour les épreuves de droit et de langue arabe nous avons pu travailler correctement, reste l'épreuve de charia cet après-midi, nous allons aussi nous donner à fond !», dira la jeune Lila, l'air décidé. Les parents, eux, ont sacrifié au rituel du morceau de sucre croqué par les jeunes candidats avant de débuter l'examen auréolé d'une aura particulière. Plus de 560 000 candidats passent l'examen du baccalauréat cette année et une enveloppe financière de 2 280 000 000 DA consacrée à la préparation et au déroulement de l'examen, a indiqué le ministère de l'Education nationale. Par ailleurs, 130 000 enseignants sont mobilisés dont 90 000 pour la surveillance des examens, 40 000 pour la correction et 5 706 observateurs soutenus par 20 000 agents qui veillent au bon déroulement des examens. Ceci, alors que 1 854 centres d'examen sont concernés et 52 autres ont été réquisitionnés pour la correction. Il y a par ailleurs, 63 385 candidats au baccalauréat de plus que l'année passée, soit 12,76 %, toujours selon les statistiques avancées par le ministère de l'Education nationale. Les candidats devront attendre le 2 juillet prochain pour connaître les résultats de l'examen et savoir si oui ou non ils rejoindront les bancs de l'université.
F.-Z. B.
MADJID LA CINQUANTAINE, À L'EPREUVE DE L'EXAMEN
Il n'est jamais trop tard !
La cinquantaine, Madjid a décidé de se jeter à l'eau et de passer le bac dans un établissement de la capitale. Cet employé au service d'hygiène dans une entreprise nationale a quitté le lycée assez tôt pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais il avouera qu'à l'époque, il n'avait aucune envie de faire des études. «Je voulais rejoindre le monde du travail et je pensais que c'est de cette façon que je pourrais accomplir mes projets. Toutefois, il y a quelques années, mes enfants ayant grandi, j'ai ressenti le besoin de m'investir dans un autre projet», confie Madjid. Ce dernier a décidé de rejoindre les bancs du lycée l'espace de quelques jours pour se prouver à lui-même avant tout, comme il le précise, de réussir un examen mythique. Particulièrement confiant, il a quitté son quartier pour se mêler à la foule de candidats et affronter les différentes épreuves au programme. Pas du tout impressionné par l'épreuve, il se dit décidé à réussir l'examen et aller vers des études universitaires, lui qui désire s'orienter vers les langues. Il pourra ainsi encourager son fils qui passera, lui, le baccalauréat l'année prochaine. Il a aussi affronté avec courage le regard souvent curieux des autres candidats et des surveillants et encadreurs. Ils sont pour cette session 161 945 candidats libres à passer le bac dans les différentes filières. Ceci avec une prédominance de la filière lettres et philosophie avec 88 389 candidats.




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