La Démocratie, en tant que
système de gouvernance prônant la transparence, ne s'acquiert nullement à la
légère. En effet, son parcours
est épineux et miné.
A l'évidence, le
pouvoir du peuple découle de la volonté de ses élites profondément conscientes
et fermement résolues afin d'achever une partie du trajet de la Démocratie, puis
d'en pouvoir laisser le restant du parcours, épuré autant que possible des
épines et mines, aux futures générations aptes à consolider le pouvoir
démocratique dans toute sa plénitude.
Au préalable, il
serait utile de savoir que les nombreux méandres, du périple de la Démocratie,
présentent l'image des longs parcours du combattant plein de rudes épreuves.
Paradoxalement, plus le circuit serait long et parsemé d'obstacles, plus la
révolution se renforcerait et, donc, atteindrait ses objectifs principaux.
C'est ce qui est en train de se passer chez quelques peuples arabes inscrits
dans la voie du changement.
LES PEUPLES
TUNISIEN ET ÉGYPTIEN NE CESSENT DE RENCONTRER DANS LEUR PARCOURS LES DANGERS
CACHÉS DU DESPOTISME
Après près de 8
mois, depuis le changement intervenu dans les deux pays, beaucoup de choses se
sont passées, certes, mais leurs impacts restent en deçà des espoirs des
révolutions respectives En revanche, la ferveur est toujours d'actualité malgré
qu'elle donne l'impression de diminuer en tension. En apparence, seulement, car
les braises de la révolution couvent toujours dans les esprits des jeunes gens
en face à des retournements de situations et d'inextricables difficultés de
tous ordres.
Cela est causé
aussi par le tempérament tunisien prédisposé à l'oubli et à la démarche des
adeptes du mutisme. Un des comportements de la Cosa Nostra sicilienne. Il est vrai que la Sicile était sous
domination des Carthaginois puis des dynasties maghrébines dites sarrasines.
Cela dit, actuellement le feu qui couve, dans les tréfonds des chaumières
tunisiennes, se ranimera au moindre courant d'air.
En ce qui
concerne celui de l'Egypte, il est plus incandescent car le caractère égyptien
est plus volubile et direct. Pourtant, par habitude ou qu'elles se considèrent
nullement concernées, les autorités provisoires de l'après révolution, des deux
pays, laissent faire soit exprès ou par crainte qu'elles se retrouvent
débordées. En ce qui concerne le cas tunisien, dès la venue de l'actuel Premier
ministre temporaire lequel avait annoncé d'emblée : « maintenant, il est temps
de rétablir l'autorité de l'Etat ». En d'autres termes, dans son subconscient,
la recréation des gosses est terminée Alors que chez les jeunes qui ont déchu
le président autocrate, il s'agissait d'instaurer celle de la révolution (non
de l'anarchie bien évidemment) jusqu'à la réalisation complète de ses
objectifs.
La même chose, en
Egypte, avec des différences et particularités liées à la géographie du peuple
de l'embouchure du Nil. Un fleuve grandiose et mythique. En fait, la grande
veine du Monde.
Et, c'est à ce
titre que ce pays, avec ses 80 millions de personnes, s'appelait Oum-Dounia (la mère du Monde) ainsi que celle des Arabes.
Et c'est à ce titre que l'Egypte cristallise les espoirs des jeunes du monde
arabe. Comme avant ! La révolution égyptienne est en face à de nombreux dangers
en tous genres.
A titre
d'exemple, la dernière audience, du président égyptien avec ses proches et
consorts, auprès de la justice pour divers griefs, dénote les tentatives
d'étouffement du ras-le-bol des familles de 800 jeunes manifestants tués sans
compter les blessés et les autres drames.
A titre
d'illustration, deux camps se sont affrontés cette semaine devant le palais de
justice. L'un, représentant les victimes de la répression. L'autre, celui des
dignitaires de l'ancien régime espérant attirer la mansuétude au profit du
président égyptien déchu. C'est, précisément, ce genre d'antagonisme qui va
propulser les deux peuples, tunisien et égyptien, dans une nouvelle vie
totalement différente de l'ancienne.
L'EX-VETERAN
DICTATEUR LIBYEN ACHEVE SON LONG PARCOURS SANS HONNEUR
En laissant derrière
lui des épines dissimulées et mines à retardement. Tout juste après la
décision, du Conseil de sécurité onusien, d'attaquer les positions de l'armée
de l'ex-guide libyen, une tendre image télévisuelle, montrée à longueur de
journée, mériterait qu'elle soit mentionnée pour ceux qui ne l'ont pas
regardée. M Daniel Cohn-Bendit, Franco-Allemand,
député des verts au Parlement européen, en compagnie d'une collègue, éclatait
de rire en regardait des grandes photos de chefs d'Etat européens embrasser le
dictateur de la Libye
pétrolifère.
A savoir : MM.
Sarkozy, Berlusconi, Blair, etc. Ceci pour dire que les rapports étaient au
beau fixe avec ce « fils de grande tente ». En outre, des « fuites » ont été
divulguées, cette semaine, prouvant ses accointances avec quelques républicains
US tentant de l'aider contre le soulèvement armé. Et d'autres secrets liés dans
la lutte antiterroriste.
Ainsi, les coups
montés entre républicains et démocrates, aux USA, n'ont pas de limites encore
moins qu'ils fassent attention aux convenances diplomatiques externes, à
l'exception d'Israël et ses puissants lobbys qui ont leur mot à dire, notamment
à la veille des élections présidentielles aux USA, et chez quelques pays
européens, où tous les coups bas sont permis voire une chose normale en
politique
En revanche, rien
ne permet d'assurer que le guide libyen, au cas où il survivrait assez
longtemps, dévoilerait quelques secrets y compris pour ceux qu'il a aidés et
qui l'ont aidé. A titre d'exemple, son fils Seif
l'avait déjà fait à l'intention du président français. Il pourrait récidiver à
l'adresse de n'importer qui. En effet, l'argent et l'exercice du pouvoir
rendent les gens imprévisibles voire les transforment en fous à lier et, donc,
infréquentables puisqu'ils feraient tout pour assouvir leur vengeance
démentielle. Tout !
A PARTIR DE SON
LIEU D'EXIL DORÉ LE DICTATEUR DU YÉMEN ÉPERONNE LES VENGEANCES
Le Yémen (Arabie
du Sud) représente la contrée la plus riche, de la péninsule, en termes
d'Histoire et diversité de la population constituée de tribus ethniques et
religieuses. Le plus souvent antagoniques d'où la nécessité des stabilisateurs.
Actuellement, le régime en place, genre Baath, mi-socialiste, mi-tribaliste
comme celui syrien et d'ailleurs, est au bord de la déchéance. Il n'assure plus
ce fragile et bizarre équilibre d'autant plus que le président yéménite, brûlé,
s'entoure de ses proches monopolisant les principaux pouvoirs. Aidé en cela
grâce au royaume saoudien (Arabie du Nord) et bien évidemment les USA qui connaissent
assez bien ce genre de frictions puisqu'ils ont fait la guerre de sécession,
gagné par les nordistes (Yankees), engendrant l'United
States of America.
En ce qui
concerne le Yémen, depuis belle lurette, il est en proie à des troubles
incessants sans, pour autant, parvenir à se stabiliser. Cette fois-ci, il se
pourrait qu'il existe un consensus révolutionnaire, certes fragilisé par
l'entêtement du régime en place, susceptible de propulser le peuple du Yémen
dans la voie d'un changement salutaire. Et il n'est pas exclu qu'il sera enfanté dans
la douleur.
C'est-à-dire
après le chaos d'une guerre civile dont les impacts dépasseraient les
frontières terrestres du royaume de la mythique reine de Saba !
LE NOVICE
DICTATEUR SYRIEN EST EN TRAIN DE SEMER LES GERMES DU CHAOS AU SEIN DU PEUPLE
DÉJÀ AU COURANT DE CE GENRE DE MANIGANCES
Israël aussi. Et,
donc, il n'impressionne ni le peuple syrien encore moins les autres pays qui
l'entourent. En effet, le monde a changé de fond en comble depuis déjà deux décennies.
En d'autres termes, la vieille géostratégie brandie, par le jeune président
syrien, ne tient plus debout. Quel gâchis ! En vérité, incapable de faire
baisser la tension d'une révolution fantastique, il tente depuis des mois à
diviser le peuple syrien. En vain. Dès le début de la contestation du régime,
les dizaines de milliers, voire plus, de jeunes gens épris de liberté, habitant
les villes et villages, ont répondu : le peuple syrien est un et indivisible (Ouahed, Ouahed, Ouahed, Chaâb Essouri
Ouahed). Quatre fois pour mieux se faire entendre.
C'est cette détermination qui va précipiter la fin de ce régime manifestement
aux abois puisque incapable de se transformer encore moins qu'il accepte de
voir la réalité en face. Donc, la seule alternative qui lui reste en tant que
système politique : se transformer radicalement ou partir. En attendant,
l'année 2012 serait décisive et pleine d'autres surprises.
A moins que d'ici
là…. Enfin, en ce qui concerne les autres pays arabes, il serait utile de noter
que chacun a ses préoccupations sociopolitique, économique et culturelle. Il y
a ceux qui se sont habitués à leur train-train de vie, d'autres ont peur de se
lancer dans l'aventure, ainsi perçue, du changement radical ; tandis que des
pays font la sourde oreille voire évitent d'accepter la réalité de leur
condition, etc.
Entre-temps, chez
nous, par exemple, des observateurs spéculent sur l'après mandat présidentiel
actuel. Chacun, des éventuels présidentiables, aiguise ses couteaux. De la
zaouïa aux nationalistes conservateurs en passant par les progressistes, etc.
Le peuple algérien aurait-il son mot à dire ?
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Posté Le : 15/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : ALI BRAHIMI
Source : www.lequotidien-oran.com