Algérie

Les entretiens algéro-russes font trembler l’Europe



Pas d’OPEP du gaz, pour le moment ! Les ministres algérien et russe de l’Energie ont tenu à assurer, hier, à l’issue d’un entretien de plus de deux heures, que les deux pays n’ont pas l’intention de perturber la stabilité du marché gazier mondial ou de créer pour l’instant une OPEP du gaz. Interrogé sur le contenu des entretiens qu’il a eus avec son homologue russe, Victor Khristenko, et notamment sur la question de constituer ensemble un pôle gazier, Chakib Khelil a indiqué que «les entretiens n’ont pas abordé cette question qui le sera peut-être à l’avenir». Pour l’instant, chaque pays a son marché et ses moyens de production et de commercialisation. «Nous travaillons pour le même objectif, à savoir la stabilisation du marché mondial et européen en particulier», a déclaré le ministre, assurant également que l’Algérie et la Russie «contribuent à travers leur production de gaz et de pétrole à l’approvisionnement du monde et à la sécurité de cet approvisionnement», tout en insistant sur l’importance de «la stabilité du marché, et ce, dans l’intérêt des pays producteurs et ceux consommateurs». Cette déclaration rassurante intervient alors que les analystes tablent sur un rapprochement stratégique entre l’Algérie et la Russie avec des velléités de se repositionner pour devenir ainsi un cartel. L’Europe a déjà pris contact avec les deux pays pour tâter le terrain. Interrogé, lors d’une conférence de presse tenue il y a quelques jours, l’ambassadeur allemand en Algérie, dont le pays est à la tête de la commission de l’Union européenne, s’est dit «très confiant en l’Algérie, un pays qui a toujours honoré ses engagements, même au moment de crises». Il expliquera qu’en haut lieu, les Européens ont reçu toutes les assurances quant à la stabilité de l’approvisionnement de l’Europe en gaz. Toutefois, cette visite serait l’occasion de relancer l’accord de coopération entre les deux pays, discuté lors de la première visite du ministre algérien en Russie, l’été dernier. «Cette première visite du ministre russe intervient dans le cadre du développement des opportunités de coopération existantes notamment dans l’exploration à travers le développement d’un gisement gazier découvert par les russes Rosneft-Stroytransgas et aussi l’échange des expériences et le renforcement du partenariat entre Sonatrach et Gazprom dans différents domaines, y compris la commercialisation du GNL», a indiqué Khelil. Le ministre a précisé que l’autorisation pour le développement d’un gisement découvert par les entreprises russes devrait intervenir «le plus tôt possible». «Les travaux sont très avancés dans ce cadre et leur développement est dans l’intérêt de l’Algérie et de Sonatrach, comme il est de l’intérêt des entreprises russes», a indiqué le ministre en estimant que ce projet nécessitait un investissement allant de 3 à 4 milliards de dollars. Cet après-midi, un mémorandum d’entente traçant un cadre de dialogue et de coopération au niveau des ministères devra être signé. Il devra définir les domaines de coopération notamment dans l’exploration, la production, le transport et la commercialisation du GNL. A signaler que Sonatrach et Gazprom, ainsi que Sonatrach et Loukoil, ont signé l’année dernière un mémorandum d’entente.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)