Algérie

Les entreprises locales fortement pénalisées



La dépréciation ininterrompue du dinar durant ces quelques dernières années continue d'affaiblir les petites et moyennes entreprises (PME) et de paralyser d'innombrables créneaux d'activités. Cette dévaluation constitue, à bien des égards, un autre grain de sable qui grippe la machine économique du pays.Ce sont surtout les entreprises de production qui subissent de plein fouet les méfaits du glissement de la monnaie nationale par rapport à l'euro et au dollar. Ces opérateurs dépendent, en effet, des marchés étrangers pour maintenir leur production.
Ils importent ainsi les matières premières à l'international et paient leurs fournisseurs en devises. Les fluctuations du dinar face à la monnaie européenne leur causent ainsi des pertes de change considérables impactant de manière directe leur viabilité financière.
Un opérateur local activant dans le domaine des équipements et process industriels évoque en ce sens, avec amertume, les contrecoups de la chute de la valeur du dinar par rapport au billet vert et à la monnaie unique du Vieux Continent. "Avec la dégringolade de la monnaie nationale, les pertes de change seront extrêmement élevées", déplore-t-il ainsi.
Sur la dernière opération de domiciliation bancaire qu'il a effectuée pour l'importation de matériel et de pièces de rechange destinés à des entreprises importantes, il a pu relever, avance-t-il, une hausse de plus de 10 points du taux de change euro-dinar par rapport aux mois précédents. "Ces pertes de change vont indubitablement toucher nos marges bénéficiaires en les réduisant encore plus", affirme ce même opérateur.
Les marges bénéficiaires des producteurs sont restées minimes à un point tel qu'elles ne peuvent atténuer les contrecoups de cette chute de la monnaie nationale.
Cette parité défavorable du dinar vient, en fait, compliquer davantage la situation des entreprises qui, depuis plusieurs mois, ont eu à gérer cahin-caha les conséquences de la double crise, économique, engendrée par la chute des cours du pétrole dès l'année 2014, et sanitaire, provoquée par la pandémie de Covid-19.
"Même si nous n'avons pas reçu d'aide de la part des pouvoirs publics, nous avons quand même maintenu le personnel au sein de nos entreprises et payé les charges sociales et salariales", tiennent à préciser des opérateurs locaux.
Activant depuis de longues années dans le secteur industriel, un importateur d'équipements au profit d'unités de fabrication de produits de première nécessité, tels que l'huile et la farine, dénonce le fait qu'il soit considéré par les différentes administrations comme un simple importateur de produits quelconques dédiés à la revente en l'état.
D'autres opérateurs appellent les autorités à mettre en place des mécanismes à même d'amortir les effets de fortes fluctuations du dinar.
Le constat est généralisé. Les entreprises de divers secteurs ont vu leur chiffre d'affaires diminuer de manière sensible à cause de la mévente de leurs produits, occasionnée par la chute du taux de change du dinar. Car, la plupart de ces PME utilisent, pour leurs différentes productions, essentiellement des intrants importés en devises.
Ces industriels répercutent donc inévitablement cette parité défavorable de la monnaie locale sur leur prix de vente, et c'est le consommateur final qui, en définitive, subit ce renchérissement des prix.

Badreddine K.


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