540 entreprises
dont 160 françaises ont pris part au 1er forum de partenariat et d'affaires algéro-français.
Ce rendez-vous
unique par sa conception a couronné une année de négociations entre le ministre
de l'Industrie, de la PME
et de la Promotion
de l'investissement, Mohamed Benmeradi, et l'«Envoyé
spécial pour les Affaires économiques en Algérie», Jean-Pierre Raffarin, pour
la relance des échanges économiques entre Alger et Paris. Objectif amener plus
de PME françaises à co-investir en Algérie.
Depuis le dernier
trimestre 2010, les négociations entre les deux hommes ont porté sur la levée
des contraintes auxquelles étaient confrontés les groupes français présents en
Algérie et la recherche des moyens incitant les PME de l'Hexagone à s'implanter
dans le marché algérien par le biais du partenariat avec les entreprises
algériennes dans les secteurs de l'agro-industrie, de la pharmacie, de la
mécanique, de la métallurgie, de la chimie pour ne citer que ceux qui sont
inscrits principalement dans le cadre de la politique de réhabilitation du
tissu industriel que le gouvernement tente de mener depuis 2006 au moins.
Le premier volet a, selon les déclarations de
Jean-Pierre Raffarin, servi à débloquer les projets d'investissement d'Alstom, Sanofi-aventis, Saint Gobain, Total, Renault et Lafarge Ciment. Les avancées les
plus significatives ont sans doute concerné le règlement du contentieux qui
opposait les autorités algériennes au cimentier Lafarge depuis son rachat en 2008
des titres miniers d'Orascom Ciment. L'opérateur dont
les deux cimentiers d'Oggaz et Msila
produisent actuellement près de 8 millions de tonnes devrait se lancer avec le
groupe public GICA dans le développement de son réseau de centrales à béton et
dans la construction d'une nouvelle cimenterie près de Constantine. Le groupe
pharmaceutique Sanofi occupe la place de premier producteur privé et de premier
investisseur étranger. 43% de son activité en volume est réalisée en production
locale équivalente à 33 millions d'unités en 2010. Le groupe est parvenu à
régler le différend qu'il avait avec la Banque d'Algérie et à relancer son projet d'une
nouvelle usine de médicaments à Sidi Abdallah constitué à 100% de ses capitaux.
Saint Gobain, dont le rachat à 100% de l'entreprise
verrière ENAVER d'Oran s'était heurté depuis 2008 au refus du syndicat, vient
lui aussi de voir son opération de privatisation concrétisée. L'énergéticien
Total n'a pas terminé ses négociations avec Sonatrach
mais parmi les éléments qui ont «sensiblement évolué», selon une source du
ministère algérien de l'Industrie, figure la question du lieu d'emplacement du
complexe de vapocraquage, initialement prévu à Arzew dans l'Ouest algérien, mais
devrait, selon les spécialistes, plutôt se faire près du lieu de l' extraction de l'éthane.
400 entretiens en
deux jours
Le deuxième volet,
pour lequel le forum a été véritablement organisé, consiste à convaincre les 160
entreprises françaises présentes à ce symposium à se lancer dans le co-investissement
avec les entreprises algériennes. Jean-Pierre Raffarin a déclaré à l'ouverture
du forum s'attendre à ce que les workshops et les séances «business to
business», 400 entretiens au total, puissent être au moins concrétisées par une
dizaine de contrats. Le ministre français délégué au commerce extérieur, Pierre
Lellouche, a considéré que l'investissement français
en Algérie comme inéluctable pour défendre des parts de marché menacées selon
lui par la «concurrence turque et chinoise». La France qui demeure le
premier fournisseur de l'Algérie avec plus de 6 milliards de dollars et son 4ème
client avec plus de 4, 5 milliards, selon les chiffres de la douane en 2010, entend
protéger ce rang et rester sur les 15 à 20% de parts de marché dont elle
dispose actuellement.
Amener 5% à 10% de
PME fournisseuses de l'Algérie
Cette préservation
passe par une politique d'investissement qui bouscule les structures actuelles
de l'échange économique et commercial entre les deux pays et par des ambitions
que le chef de bureau d'Ubifrance à Alger, Alain Boutebel, a précisé en indiquant que l'objectif est que 5 à
10% des PME françaises exportant vers l'Algérie et qui représentent 50% du
volume des échanges entre les deux pays, parviennent à créer des sociétés
mixtes algéro-françaises. Cet objectif qui va au-delà
du forum qui se tient depuis hier à Alger est motivé par le fait que le cadre
juridique de l'investissement en Algérie ne suscite plus les frayeurs d'avant
et par le fait que les milieux économiques et d'affaires français s'attendant à
des aménagements qui leur rendent les opérations d'investissement moins
contraignantes.
L'aveu du Premier
ministre Ahmed Ouyahia selon lequel l'environnement
actuel des affaires n'est pas encourageant, un constat déjà établi par nombre d'experts
et de chefs d'entreprises étrangères en Algérie, permet de croire que ces
aménagements sont possibles. Ils peuvent être accélérés si le forum fournit des
résultats et aboutisse à la signature de contrats dans le co-investissement. Avant
le gagnant-gagnant, on est pour l'instant dans le
donnant-donnant.
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Posté Le : 31/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Lena Said
Source : www.lequotidien-oran.com