Les entreprises de sous-traitance interpellent l'Etat

Les adhérents des Bourses de sous-traitance ont revendiqué l'aide de l'Etat et des appuis de la part du ministère du Commerce, pour permettre aux PME de la sous-traitance de participer aux grandes manifestations économiques internationales.

Les adhérents des quatre Bourses régionales de sous-traitance ont pris part, hier, à la journée nationale sur la sous-traitance industrielle, organisée par le Conseil national de la promotion de la sous-traitance, au siège de l'ALGEX à Alger. Cette manifestation a été couronnée par la signature d'un protocole d'accord de sous-traitance entre deux groupes, l'un privé et l'autre public. Le groupe privé Kherbouche de Tlemcen a signé donc un protocole d'accord avec le groupe public Fondal d'Alger. Le contrat porte sur la réalisation par les fonderies du groupe Fondal des corps de pompes et des différents accessoires au profit de la filiale de Rouiba du groupe Kherbouche, spécialisée dans la fabrication des pompes, des vannes et de la tuyauterie. Le groupe privé importait des joints de pompes d'Angleterre alors que ces accessoires sont déjà produits chez Fondal et cédés à des prix beaucoup moins chers. Pour les participants à cette journée, ce contrat de partenariat entre deux entreprises, publique et privée, est le premier du genre.

«Il faut d'abord favoriser la coopération nationale pour penser ensuite à la coopération internationale», a estimé le secrétaire général du Conseil national de promotion de la sous-traitance, Silem Taher.

Tout en plaidant pour une coopération nationale entre les PME algériennes, les adhérents des quatre Bourses ont toutefois réclamé des appuis de la part du ministère du Commerce, pour qu'ils puissent prendre part à des manifestations internationales, afin de promouvoir leurs produits à l'extérieur du pays. Silem Taher a reconnu que les pouvoirs publics ont déjà initié de nombreuses mesures pour encourager les exportations, par le biais du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), mais, a-t-il affirmé, le secteur de la sous-traitance ne figure toujours pas sur la liste du ministère du Commerce. «On octroie 50 % de réduction des charges pour des industriels participant dans des foires internationales, à l'exception des entreprises de sous-traitance», a-t-il souligné. C'est la raison pour laquelle, expliquent les participants à cette journée, il a été enregistré l'absence d'entreprises algériennes au 1er Salon mondial de la sous-traitance (MIDEST) organisé annuellement à Paris.

Pourtant, les entreprises tunisiennes, marocaines et turques sont présentes en force chaque année à ce salon. «J'ai participé au Salon de MIDEST à Paris, en 1996, mais je n'y ai pas remis les pieds depuis, vu la cherté de la location des stands, du transport et de l'hôtellerie», a témoigné Hadj Azzem Rachid, gérant d'une entreprise de câbles industriels, en argumentant «une vitrine de stand à elle seule coûte 100.000 DA et un stand coûte 350.000 DA, sans parler des frais du billet d'avion, du transport à Paris ainsi que le prix des hôtels», a-t-il indiqué. Un autre gérant enchaîne «le ministère du Commerce marocain subventionne la participation des entreprises de sous-traitance au salon parisien à hauteur de 80 % y compris pour le transport», a-t-il indiqué. La directrice du Salon mondial MIDEST, Sylvie Fourn, a précisé hier, devant l'assistance, que les PME sont incapables de participer à ce genre de manifestation si elles ne sont pas aidées par l'Etat. «Les PME françaises continuent à participer à ces manifestations avec les subventions accordées par les chambres de commerce régionales françaises», a-t-elle fait savoir. Enfin, Silem Taher a déploré l'adhésion timide des entreprises de sous-traitance au réseau des Bourses. «Nous comptons seulement 1.000 adhérents, c'est peu», a-t-il souligné en appelant les entreprises de sous-traitance de services, de maintenance, des bureaux d'études et des bureaux d'expertise à adhérer au réseau, et ce, pour la promotion de la sous-traitance en Algérie, sachant qu'elle est la composante majeure de l'économie.