Algérie

Les entraîneurs étrangers n'ont plus la cote



Les entraîneurs étrangers n'ont plus la cote
Il n'y a finalement pas qu'à la FAF où l'entraîneur étranger ne s'éternise pas ! Un rapide tour de table au buffet de la Ligue 1 nous rappelle, de la moins appétissante des façons, la boulimie grandissante de nos clubs dit professionnels en matière de consommations de techniciens non-algériens, en particulier français. À l'image d'un Jean-Michel Cavalli viré après une seule défaite en championnat au moment où son équipe domine le classement, il n'est pas bon d'être entraîneur français ces derniers temps en Algérie. Et ce n'est pas Alain Michel, libéré de son contrat au Chabab de Belouizdad après une défaite à domicile face à un CSC sans staff technique, qui pourrait dire le contraire. À l'USMA, Cavalli n'a, d'ailleurs, jamais été unanimement adopté. Installé aux manettes de l'équipe professionnelle au lendemain du départ encore énigmatique d'Adel Amrouche, le Corse et ses choix ont été contestés à chaque production usmiste. L'amère défaite dans le derby de la capitale face au MCA aura, d'ailleurs, été sa première et dernière sur le banc de l'Ittihad. La faute à une impopularité record. Trop populiste, Alain Michel a, en revanche, choisi par lui-même de quitter le CRB après s'être rendu compte de l'impossibilité de tenir ses engagements. Avant de voir ces deux techniciens sauter en l'espace de vingt-quatre heures, un autre Français les a précédés en la personne de Sebastien Desabre, l'éphémère entraîneur de la JS Saoura que le caractériel Mohamed Zerouati a limogé après seulement deux journées de championnat, le jugeant "pas à la hauteur" du challenge proposé par la formation sudiste tout en lui reprochant de "n'être pas totalement concentré dans son travail à Béchar" en raison de supposés contacts avec une sélection africaine. Limogé à l'issue de la victoire face au CSC, Desabre a même emporté avec lui dans ses bagages son compatriote et adversaire d'un jour, Didier Gomes, viré par le Chabab de Constantine en dépit d'un bilan honorable la saison précédente. Pourtant, le même Desabre présente un CV en béton armé dont aucun technicien du circuit national ne pourrait se prévaloir. Champion du Cameroun avec le Coton Sport de Garoua en 2013, champion de Tunisie en 2014 avec l'Espérance de Tunis, champion d'Angola en 2015 avec le Recreativo Desportivo Libolo, vainqueur de la coupe de Côte d'Ivoire en 2011 avec l'ASEC Mimosas, le Français chapeaute, depuis son limogeage de la JSS, le prestigieux Wydad de Casablanca au Maroc pour ce qui sera le 6e championnat africain qu'il découvre. Et s'il a remporté quatre titres majeurs dans autant de championnats différents, Sébastien Desabre a été jugé "incompétent" et "pas à la hauteur" par le président d'un club créé en 2008 (la JSS), ce qui confirme de la plus évidente des manières la véracité du "risque Algérie" pour tout technicien étranger, quand bien même il aurait déjà fait ses preuves ailleurs. Son concitoyen Alain Michel en est, pour sa part, à son 5e club en Algérie (MCA, MCO, JSMB, JSS et CRB) sans jamais rien remporter et sans jamais avoir pu rebondir ailleurs, quand bien même dans un sous-côté championnat africain. Ce phénomène du rejet de l'étranger trouverait donc son explication dans un amalgame flirtant entre contexte difficile et incompétence avérée. Un contexte DZ rendu encore plus compliqué par l'amateurisme pénalisant de l'écrasante majorité des présidents de clubs, doublé d'une inaptitude criarde d'un bon nombre de techniciens venus monnayer leurs canulars dans un pays qu'ils découvrent, par mégarde, avec de vieux réflexes colonialistes qui finissent par causer leur perte.


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